Petite histoire du conte urbain Par Nathalie de Han
/ 1 décembre 2010
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Indéniable et savoureux signe du temps des fêtes, la présentation des
Contes Urbains est devenue une véritable tradition au fil des ans.
La cuvée 2010 pose ses bottes du côté de la salle Fred-Barry jusqu’au
18 décembre, le théâtre de La Licorne se refaisant cette saison une
beauté.
Légende urbaine, petite histoire, chaque
conte reprend à sa façon la recette d’Yvan Bienvenue, le père du
genre : un auteur, un acteur et une bonne histoire. Le point de départ
: la ville au temps des fêtes, racontée par six ou sept acteurs-conteurs.
Le genre est indéniablement sombre, un brin rock’n roll et trash
aux entournures, des musiciens assurent les liens musicaux entre les
contes. Afin de percer l’origine des Contes Urbains, il faut
remonter à un spectacle hommage à 150 ans de conterie traditionnelle
que Stéphane Jacques et Yvan Bienvenue ont créé en 1991. Bienvenue
raconte : « Nous voulions conclure le spectacle avec quelque chose
de différent. Pour nous, c’était important de nommer les lieux de
la ville, une modernité toute urbaine, que les gens se reconnaissent
dans le texte, ne fût-ce que par le territoire. » Le succès du premier
Conte Urbain est instantané : Les Foufs marquent l’imagination
du public et Urbi et Orbi, la jeune compagnie que fondent les deux compères,
décide bientôt de pousser l’aventure un peu plus loin, s’installant
dès 1994 à La Licorne.
Le concept qui, rappelle son créateur,
ramène à l’essentiel l’expression de la pratique théâtrale,
a fait des petits : Les Zurbains, une version adressée aux adolescents,
les Petits Urbains, pour les enfants; et Urban Tales, programmés une
quatrième fois cette année. « Les Zurbains ont suscité des vocations
d’auteurs, c’est un peu une école d’écriture comme la Ligue
Nationale d’Improvisation peut l’être pour les acteurs », se réjouit
Bienvenue. Le Conte Urbain se décline au Canada, en France,
en Belgique, au Mexique et même en Allemagne. Cet engouement plaît
assez à Yvan Bienvenue, pour qui la multiplication des voix et des
œuvres est primordiale.
Cette saison, les comédiens Suzanne
Champagne, Jean-Robert Bourdage, Frédéric-Antoine Guimond, Roger La
Rue et Jean-Marc Dalpé, sous l’aimable baguette de Martin Desgagné,
déclameront les textes de Michel Duchesne, Martin Boisclair, Simon
Boulerice, Étienne Lepage et, bien entendu, Yvan Bienvenue ! Véronique
Pascal et Fabien Dupuis font quant à eux le double saut et interprètent
leurs textes. Du côté du Centaur, Urban Tales, le cousin anglais
du spectacle, qui est à l’affiche du 9 au 19 décembre, propose des
contes de Wajdi Mouawad, François Parenteau, Greg MacArthur, Yvan Bienvenue
et Harry Standjofski, ce dernier signant aussi la mise en conte du spectacle.
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