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La Scena Musicale - Vol. 16, No. 1

Léonce et Léna par Christian Spuck

Par Nathalie de Han / 1 septembre 2010


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Un vent d’aventure et de création souffle sur la saison 2010-2011 des Grands Ballets Canadiens de Montréal. Gradimir Pankov, directeur artistique de la compagnie, offre en effet cette année au public montréalais un véritable bouquet de premières et lui présente trois figures de proue de la création contemporaine allemande. Le jeune Christian Spuck, qui cumule avec brio deux postes de chorégraphe résident, l’un à Stuttgart et l’autre à Chicago, aura l’insigne honneur de lancer la saison avec Léonce et Léna, un ballet satirique et politique qui a connu un grand succès lors de sa création en Allemagne en avril 2008. Christian Spuck, quarante ans tout juste, qui entrera en fonction à titre de directeur artistique du Ballet de Zurich (Suisse) à partir de la saison 2012-2013, a eu, grâce à Léonce et Léna, l’honneur d’être en lice pour le prix allemand Der Faust, dans la catégorie « meilleure chorégraphie ».

Christian Spuck a puisé son inspiration dans Léonce et Léna, l’un de trois chefs-d’œuvre de jeunesse du célèbre Georg Büchner – auteur à qui l’on doit aussi, faut-il le rappeler, l’immense Woyzeck. Cette comédie satirique, publiée en 1838 mais interdite jusqu’en 1850, a fourni au chorégraphe le sujet et la structure de son cinquième ballet intégral. Spuck aime à s’inspirer des classiques de la littérature allemande : il l’a fait avec Lulu, A Monstre Tragedy de Frank Wedekind ou Sandman de E.T.A. Hoffmann. « Je veux de l’émotion et de la fébrilité… L’histoire doit éveiller quelque chose en moi et je veux être certain qu’il en sera de même chez le spectateur », dit le chorégraphe. Il précisait, lors du dévoilement de saison des Grands Ballets : « L’intrigue ne doit pas être trop compliquée et s’adapter facilement à la danse. Je voulais créer, autour de Léonce et Léna, qui est une pièce de théâtre apparemment simple, quelque chose qui tienne du divertissement léger, mais qui révèle aussi la dérision et les difficultés de la création ».

Christian Spuck cultive à la fois un sens aigu de la beauté et un humour grinçant, et ces caractéristiques lui ont valu de séduire de nouveaux publics de par le monde. On ne s’étonne donc pas qu’il ait fait de l’aspect satirique de la comédie Léonce et Léna le ressort essentiel de sa chorégraphie, poussant encore plus loin la critique de Büchner du pouvoir absolu. À noter : le musicien Floran Ziemen, chef attitré de l’Opéra de Brême depuis cet été, a signé les arrangements musicaux du spectacle et dirigera l’orchestre des Grands Ballets dans cette production de Léonce et Léna

Le ballet sera présenté en première nord-américaine à la salle Maisonneuve de la Place des Arts à compter du 21 octobre.

www.grandsballets.com


(c) La Scena Musicale 2002