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La Scena Musicale - Vol. 15, No. 8 mai 2010

Les Petits Violons : appassionato !

Par Nathalie de Han / 1 mai 2010


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« L’École des Petits Violons a déjà quarante-cinq ans, mais nous aurons à la fin du mois de mai notre quarante-cinquième fin d’année », commence Jean Cousineau, le fondateur des Petits Violons. Le pédagogue et compositeur sourit : « Ça ne me rajeunit pas, mais cela me fait très plaisir tout de même... »

Au début des années 1960, ce pédagogue visionnaire part à Paris étudier le violon avec René Benedetti, l’harmonie et le contrepoint avec Renée Jamet-Hansen.  Rentré au Québec, le jeune homme constate l’inexistence d’établissements structurés dans l’enseignement du violon. Il élabore alors la méthode Cousineau, une méthode originale qu’il soumet à l’approbation du grand Schinichi Suzuki lors d’un séjour au Japon, pendant l’été 1965. Ce même automne, Jean Cousineau fonde l’École des Petits Violons avec une première classe à l’Institut Cardinal Léger. Jean Cousineau a tout prévu et fait importer, toujours du Japon, des instruments à la taille des bambins de cinq ans à qui il enseigne. L’ensemble conjugué de ces efforts porte fruit et, dès l’année suivante, Cousineau ouvre d’autres classes à Ville Mont-Royal et à l’École Vincent-d’Indy, pour enfin inaugurer son propre établissement en 1968.

Il ne faut pas être devin pour vite comprendre que Jean Cousineau préfère parler de ses élèves et de la satisfaction qu’ils ont à exécuter les morceaux proposés plutôt que vanter ses réalisations personnelles. (Saviez-vous que ce professeur a, entre autres bandes originales, signé la musique du film Mon Oncle Antoine ?) Le maître reprend, justement : « Ce dont je suis le plus fier, c’est bien sûr d’avoir trouvé une façon de jouer sans forcer, mais aussi d’avoir trouvé une façon d’expliquer à l’élève comment apprendre à jouer, comprendre et concevoir la musique. » La méthode Cousineau repose en effet sur la corrélation et le juste apprentissage de la vue, du toucher et de l’ouïe. Jean Cousineau souligne : « Il faut commencer court et lentement pour permettre au cerveau de s’entraîner et, autant que possible, que celui-ci n’enregistre jamais d’erreur. » L’apprentissage se fait alors sans heurts et donne des élèves qui ont de l’aisance à jouer.

Aussi, en janvier 1974, Jean Cousineau  fonde-t-il avec ses élèves les plus avancés l’Ensemble Les Petits Violons. Nouvelle étape logique du cycle d’apprentissage et de perfectionnement qu’il a lancé, l’Ensemble Jean Cousineau est une formation de professionnels qui parraine, depuis 2009, tout au long de l’année, les plus jeunes musiciens. « Le concert est très certainement l’aboutissement du processus musical. » Pour ce pédagogue visionnaire, la musique est un art de communication et le violon un instrument éminemment social. « Chez nous, il n’y a pas de concours. Si plusieurs élèves sont du même niveau, ils jouent ensemble. Et quand tous ont du plaisir à jouer et sont bons, on organise un concert ! »

Le dimanche 9 mai, à 16h, Les Petits violons profiteront donc de l’occasion du jour de la fête des Mères pour jouer avec bonheur des divertimenti de Mozart et Bartók sous la direction de Marie-Claire Cousineau qui, toujours lumineuse, seconde son père avec brio. Le comédien Vincent Bilodeau sera de la fête. Le concert, qui aura lieu à la salle Pierre-Mercure, comprendra aussi une pièce de virtuosité, habituellement exécutée par un violon et un piano :Zapateado de Sarasate. « Toute une section de premiers violons reprend la version originale du Zapateado et j’ai repensé l’accompagnement pour un orchestre à cordes. C’est spectaculaire ! » conclut Jean Cousineau, visiblement heureux. Les petits violons nous réserveraient-ils d’autres surprises ? Affaire à suivre !  

www.lespetitsviolons.com


(c) La Scena Musicale 2002