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La Scena Musicale - Vol. 15, No. 8 mai 2010

CMIM 2010 année de la notoriété et du violon

Par Nathalie de Han / 1 mai 2010


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Rendez-vous annuel prisé des mélomanes,  la neuvième édition du  Concours Musical International de Montréal (CMIM) prendra son envol le 24 mai. Les trois disciplines du concours - le chant, le violon et le piano - sont présentées au programme en alternance. L’édition 2008 ayant été vouée au piano et celle de 2009 au chant, vous aurez deviné que c’est au violon que le Concours Musical International de Montréal consacrera sa neuvième édition.

André Bourbeau, instigateur et président du Concours depuis sa création, rappelle avec plaisir les circonstances qui ont pavé la voie de la création du Concours Musical International de Montréal : « Lorsque j’ai joint les Jeunesses Musicales, vers 1995, j’ai voulu organiser un événement annuel, un concert d’art vocal, sur ma ferme, dans les Cantons de l’Est. » Depuis, les meilleurs jeunes chanteurs du Québec se produisent chaque été, à l’occasion du Concert a Dunham, devant un public de six ou sept cent invités. Les bénéfices de cet événement sont, depuis le début, versés dans un fonds créé à cet effet. Le Fonds d’art vocal, c’est son nom, a d’abord servi à financer un grand concours de chant pan-canadien - une des lauréates du concours, Marie-Nicole Lemieux, a d’ailleurs été la première Canadienne à remporter le très convoité Concours Reine Élisabeth de Belgique ! Ce concours a été converti, depuis 2002,  en un concours international de musique, le Concours Musical International de Montréal, poursuivant ainsi la mission des Jeunesses Musicales de favoriser auprès des jeunes et du grand public la connaissance de la musique classique tout en encourageant la carrière des jeunes musiciens.

« Le Concours Musical International de Montréal est membre de la Fédération Mondiale des Concours Internationaux de Musique » reprend André Bourbeau. Le Concours Musical International de Montréal siège d’ailleurs au conseil d’administration de cette fédération sise à Genève et qui exige que les concours membres satisfassent à des normes musicales et organisationnelles élevées. La notoriété d’un concours est faite de la somme des parties qui la composent aussi celle du Concours Musical International de Montréal est-elle imputable à la fois à la qualité des engagements proposés aux lauréats et aux bourses qui leurs sont remises. Garante de crédibilité et d’excellence, la notoriété du jury est aussi primordiale. André Bourbeau, qui est aussi le président du jury depuis la création du Concours Musical International de Montréal, en convient : « Nous attirons chaque année la crème des meilleurs jeunes musiciens, en provenance de toutes les régions du monde. Un concours comme celui de Montréal peut être, pour leur carrière, une formidable rampe de lancement. » Si remporter un des premiers prix peut en effet être déterminant pour la carrière de ces jeunes virtuoses, ceux-ci ont aussi, grâce à cette compétition, l’occasion de se faire connaître : « Les membres du jury viennent de tous les pays. Ce sont des professeurs, des administrateurs de maisons d’opéra ou de salles de concert. »

Que cherchent donc ces juges ? La plus grande des virtuosités techniques ? Le violoniste d’exception, pédagogue et juge d’expérience Patrice Fontanarosa sera du jury de la neuvième édition. Il n’hésite pas à répondre : « Il me plaît qu’un jeune artiste s’engage dans ses interprétations, qu’il s’investisse, qu’il joue avec toute son âme, qu’il fasse SA musique » Il ajoute : « Seuls les élans de l’artiste, leurs convictions et leur foi savent convaincre, et le public n’attend pas autre chose que d’être emporté par l’expression des émotions, des effusions, du charme, et de la beauté de sa musique ! »  Le violoniste et émérite professeur Vladimir Landsman aura pour sa part cette année l’honneur d’être une seconde fois juré pour le  Concours Musical International de Montréal. Il enseigne depuis trente-cinq ans à la Faculté de Musique de l’Université de Montréal, et va dans le même sens que Patrice Fontanarosa : « Par son interprétation, le musicien exprime son opinion sans avoir à sacrifier à l’argument du compositeur » Il explique : « Je veux voir la couleur des sonorités et l’imagination… car, sans elle, il n’y a pas de musique ! » Très slave, il conclut : « Je cherche une âme généreuse ! »

L’excellence technique des candidats est en effet telle qu’elle est prise pour acquis. Vladimir Landsman a d’abord étudié auprès de Yuri Yankilevitch à Moscou, dans ce qu’il nomme la Mecque de la musique classique et son enseignement s’inscrit dans cette tradition. Mais ce genre de centre existe-t-il encore ?  Comment la globalisation culturelle  touche-t-elle le milieu de la musique classique ? « Au niveau des candidats, une excellence technique bien plus élevée est, à mon sens, le côté positif de la “standardisation” » répond Patrice Fontanarosa. Il poursuit : « Il me semble aussi sentir chez ces jeunes artistes une importante préoccupation de sortir de ce “formatage”… »

Si la perfection technique fait consensus, chacun des jurés a ses goûts et ses vérités, le plaisir de la musique n’obéissant pas à une science exacte. Sachez, en terminant, que la première ronde éliminatoire du concours se déroulera à la Salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau, trois jurys préliminaires ayant sélectionné à l’aveugle vingt-quatre candidats (l’ordre de passage est déterminé par un tirage au sort.) La seconde semaine, le concours se transportera à la Place des Arts. La finale du Concours Musical International de Montréal se déroulera sous l’égide de l’excellent chef d’orchestre Jean-Philippe Tremblay, accompagné de l’Orchestre Métropolitain,  le 1er et le 2 juin à 19h30 au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts. Le Gala des Lauréats aura lieu le 4 juin.  www.concoursmontreal.ca


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