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La Scena Musicale - Vol. 15, No. 7 avril 2010

Bruno Dufresne : chef, pédagogue, compositeur

Par Anne Stevens / 1 avril 2010


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Faire partie d’un chœur amateur, c’est avoir la joie et le défi de chanter la musique de toutes les époques et dans différentes langues, des plus grands compositeurs aux plus obscurs, et cela, sans avoir fait d’études musicales très poussées. Tout cela est rendu possible par la magie du travail collectif sous la direction compétente d’un chef inspiré. Plus rarement, un chœur amateur peut également avoir l’honneur de créer une œuvre, et c’est ce que feront les Voix de la Montagne le samedi 1er mai à 20 h, en l’église Saint-Viateur d’Outremont.

Le Triptyque marial qui sera ainsi créé est dû à la plume de son chef, Bruno Dufresne. Ce corniste de formation, ancien chef de la Maîtrise du Cap, et ancien responsable des chœurs de l’école J.-F. Perrault, a repris les rênes des Voix de la Montagne en 2004.

Passionné autant par l’art choral que par l’enseignement depuis son expérience au Cap-de-la-Madeleine, Bruno Dufresne est constamment à la recherche d’œuvres chorales contemporaines qui seraient à la portée d’un chœur amateur. Or, de telles œuvres sont rares.

C’est ce qui l’a amené à la composition, car pour lui, le travail de création ne se fait pas dans le vide mais doit avoir un « objectif de production ». Pour la Maîtrise, il a composé une pièce pour deux cors, harpe, voix de femmes et solistes, et il a mis en musique le poème Le Vaisseau d’Or d’Émile Nelligan. De sa collaboration avec les jeunes de l’école Perrault sont nés des arrangements sur des musiques de jazz, ainsi qu’une pièce pour chœur a cappella, L’enfant, l’oiseau et l’arbre, dont il a également écrit les paroles.

D’ailleurs, les textes sont à la base de son inspiration. Ceux du Triptyque marialAve Maria, Magnificat, Regina Cœli – lui sont très familiers. La musique repose sur la rythmique du texte qui l’a amené à puiser dans des sources espagnoles – De Falla, mais également la musique populaire latina. L’influence de la musique médiévale est également perceptible, et les rythmes irréguliers confèrent à certains passages un côté dansant.

Et pour le chef, quels sont les joies et défis d’un chœur amateur ? Bruno Dufresne trouve que le mot « amateur » n’a rien de péjoratif, mais doit être pris dans son sens « le plus pur et noble ». Les amateurs y mettent de l’âme, justement « parce qu’ils aiment ça ». Parmi les défis, il mentionne la création d’une « masse critique de choristes qui reviennent d’année en année ».

Quant à l’autre œuvre chorale au programme le 1er mai, le Requiem de Karl Jenkins, ce fut pour lui un « coup de foudre » : dès la première écoute, il s’est « senti charmé par la nouveauté » que représentent l’utilisation d’une deuxième langue (le japonais), les percussions, l’énergie qui se dégage d’une musique qui parle de la mort…

Fidèle à ses amours, Bruno Dufresne rêve de commencer un programme de chant choral dans une école sans vocation musicale et, dit-il, « généralement je réalise mes rêves ».


(c) La Scena Musicale 2002