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La Scena Musicale - Vol. 15, No. 10 juillet 2010

Borduas : hommage mérité

Par Julie Beaulieu / 1 juillet 2010


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Cinquante ans nous séparent de la mort d’une des figure-clés de l’histoire de l’art québécois et canadien. Paul-Émile Borduas, originaire de Saint-Hilaire, est mieux connu en tant que peintre, mais il a aussi été un pédagogue, un théoricien, un essayiste et un critique majeur qui a influencé plusieurs générations d’artistes ici comme ailleurs. C’est à lui qu’on doit notamment la création du mouvement automatiste et le  manifeste Refus global (1948) qui dénonçait à l’époque ce qu’on a appelé, au Québec, la « grande noirceur ». À la suite de sa publication, Borduas va s’exiler à New York puis à Paris où il s’éteint en février 1960.

Une exposition-hommage

Pour souligner les 50 ans de sa disparition, le Musée d’art contemporain de Montréal organise l’exposition Borduas : Les frontières de nos rêves ne sont plus les mêmes (jusqu’au 3 octobre), qui rend hommage tant à l’artiste qu’à son œuvre, dont la richesse et la variété demeurent exceptionnelles (123 œuvres : 72 peintures, 50 œuvres sur papier et une sculpture). À la demande de Josée Bélisle, commissaire de l’exposition et conservatrice du musée, quatre artistes contemporains dont la pratique a été marquée par Borduas ont répondu à l’appel. François Lacasse, Guy Pellerin, Roland Poulin et Irene F. Whittome ont spécialement choisi pour l’occasion quelques œuvres de l’artiste ainsi que quelques-unes de leurs propres corpus.

L’exposition regroupe une soixante d’œuvres réalisées par Borduas entre 1924 et 1960. La première partie se consacre à un parcours dynamique et chronologique : ses travaux d’étudiant et ses débuts; les œuvres figuratives des années 1930; les transformations radicales de sa peinture au début des années 1940; les gouaches de 1942 et l’épopée automatiste; la période new-yorkaise de 1953 à 1955 et l’époque parisienne de 1955 à 1960.

La deuxième partie propose une vingtaine d’œuvres des artistes invités, dont la moitié puisée dans la collection permanente du Musée et l’autre constituée d’œuvres inédites. La rencontre de leurs œuvres avec celle du maître nous fait revisiter l’héritage esthétique « borduasien ».

« Les frontières de nos rêves ne sont plus les mêmes », écrit Borduas dans le Refus global. Sûrement voulait-il signifier de façon éclairante l’ouverture des frontières comme possibilité d’un rêve collectif à une époque de grande noirceur.

Borduas : Les frontières de nos rêves ne sont plus les mêmes, jusqu’au 3 octobre. Musée d’art contemporain de Montréal www.macm.org

(c) La Scena Musicale 2002