Le Concours de musique du Canada : Les Olympiades de la musique classique Par Renée Banville
/ 8 juillet 2009
Le jeune musicien passe l’année
à travailler son instrument en solitaire. Comme l’athlète
qui se prépare pour les Jeux olympiques, il a besoin d’une motivation
pour apprendre à affronter le monde compétitif qui l’attend. C’est
ce que lui fournit le Concours de musique du Canada qui revient chaque
année comme le printemps.
Ambassadeur artistique du Concours
de musique du Canada (CMC), le chef d’orchestre Jean-François Rivest
en parle avec conviction. « C’est parce qu’on fait des concours
et des concerts qu’on devient à l’aise sur scène. Pour faire son
chemin dans le monde des arts, il faut savoir se battre et apprendre
à se mesurer à un monde compétitif. Le CMC permet d’apprendre à
vivre avec la compétition et le trac. »
Fondateur en 1993 de l’Orchestre
de l’Université de Montréal (OUM) qu’il dirige toujours, le dynamique
chef d’orchestre a été directeur artistique de l’ensemble Thirteen
Strings d’Ottawa et de l’Orchestre symphonique de Laval, deux activités
qu’il a abandonnées en 2006 pour se consacrer durant trois ans à
son mandat de chef en résidence à l’Orchestre symphonique de Montréal.
Avec les années, ses mandats se sont considérablement élargis. Il
a dirigé plusieurs répétitions et de nombreux concerts, assistant
Kent Nagano dans les enregistrements et les tournées de l’orchestre.
Le développement du volet éducatif est un mandat dont il est particulièrement
fier.
Jean-François Rivest croit que
le salut de l’humanité passe en grande partie par le développement
de l’homme et que les arts y occupent une grande part. Il éprouve
un très grand bonheur à partager son expérience avec les jeunes,
estimant que la transmission des connaissances musicales aux prochaines
générations est très importante. C’est pourquoi il accorde à l’éducation
musicale une part aussi grande qu’à l’action musicale. Il jouit
d’une solide réputation comme chef d’orchestre et pédagogue. Par
l’expérience acquise à l’OSM, il s’est fait connaître davantage
du grand public qui a pu apprécier ses dons de communicateur. On ne
peut rêver d’un meilleur ambassadeur pour une « olympiade musicale
», ni d’un meilleur coach pour initier les jeunes au travail
avec orchestre. « La mise en place d’un soliste avec orchestre est
délicate. Le soliste travaille habituellement avec un piano qui a un
côté percussif réconfortant. Mais avec un orchestre, le soliste doit
développer une très grande force rythmique et une grande cohérence.
»
D’envergure nationale, le Concours
de musique du Canada a pour but de soutenir et d’encourager les jeunes
interprètes canadiens. Il se déroule en trois étapes sur une période
de trois mois. Les premières épreuves régionales ont lieu dans 19
villes à travers le Canada. Elles sont suivies des finales provinciales
et de la finale nationale. Depuis sa fondation, le CMC a vu naître
les carrières de grands noms comme Marie-Nicole Lemieux, Alexandre
Da Costa et Gregory Charles.
Réunissant 264 musiciens et chanteurs
de 7 à 30 ans, la finale de la 51e édition du CMC se déroule depuis
le 19 juin à la salle Claude Champagne. Voilà une magnifique possibilité
pour les mélomanes d’entendre gratuitement les meilleurs espoirs
de la relève classique, toutes disciplines confondues. Un concert gala
sera présenté le 6 juillet, à 19 h 30. On y entendra le violoniste
Alexandre Da Costa et quelques-uns des lauréats, accompagnés par l’Orchestre
de la francophonie canadienne, sous la direction de Jean-François Rivest. n
> Épreuves de la finale, du 19 juin
au 6 juillet, salle Claude-Champagne, 220 avenue Vincent-d’Indy
> Concert gala, le 6 juillet, 19 h 30,
salle Claude-Champagne
www.cmcnational.com; 514-284-5398 |