Gala des prix Opus 2006-2007 Par Caroline Louis
/ 12 février 2008
Le 27 janvier 2008, à la salle
Claude-Champagne à Montréal, le Conseil québécois de la musique
remettait les prix Opus, récompensant ainsi les interprètes, compositeurs,
créateurs, promoteurs, organisations musicales et musicologues québécois
qui se sont illustrés entre le 1er septembre 2006 et le 31 août 2007.
Pas moins de vingt-six trophées furent distribués lors de cette 11e
édition du gala des prix Opus, animé avec beaucoup d’humour par
Mario Paquet et Martin Bernier. Tout au long du gala, nous avons pu
entendre des arrangements musicaux de Louis Babin, qui dirigeait un
ensemble d’une douzaine de musiciens, tandis que des œuvres picturales
du compositeur Otto Joachim défilaient sur écran géant en haut de
la scène.
Sans grande surprise, le prix de
l’Événement musical de l’année fut remporté par l’Orchestre
symphonique de Montréal, pour le concert d’ouverture du 6 septembre
2006 dirigé par Kent Nagano. Ce concert, projeté en direct de la salle
Wilfrid-Pelletier et de l’esplanade de la Place des Arts, avait attiré
quelques centaines de milliers d’auditeurs via le site Internet, la
télévision, la Première Chaîne de la radio de Radio-Canada et Espace
musique.
Le prix d’Interprète de l’année
fut remis à l’ensemble Les Voix humaines, et le jury a sélectionné
le compositeur et électroacousticien montréalais Serge Arcuri comme
Compositeur de l’année. L’exceptionnelle saison du 30e anniversaire
du Festival de Lanaudière fut soulignée par le prix Diffuseur de l’année.
La soprano Marianne Fiset a obtenu le prix Découverte de l’année,
prix qui fut par le passé accordé à des artistes tels que Yannick
Nézet-Séguin, Marie-Nicole Lemieux et le Quatuor Molinari.
Le jeune musicologue Philip Gareau,
étudiant à l’Université de Montréal, reçut le prix du Livre de
l’année, ayant vu son mémoire de maîtrise publié chez L’Harmattan
sous le titre La musique de Morton Feldman ou le temps en liberté.
Le baryton Marc Boucher, partageant avec le pianiste Olivier Godin le
prix du Disque de l’année – Musiques classique, romantique, postromantique,
impressionniste, a pour sa part invité les compositeurs à s’inspirer
plus souvent de la poésie québécoise, déclarant : « Commettez-vous,
chers musiciens, et nous serons heureux de vous interpréter. »
Par ailleurs, le Conseil québécois
de la musique soulignait cette année la carrière du musicien Otto
Joachim, récipiendaire du prix Hommage. Davis Joachim, fils du compositeur
émérite, interpréta avec simplicité une œuvre pour guitare de son
père et le critique musical Claude Gingras prononça un bref discours
en l’honneur de son ami de longue date. Déplorant de se retrouver
sur scène plutôt que dans l’assistance, l’intransigeant critique
du journal La Presse provoqua de francs éclats de rire en s’exclamant,
plissant les yeux sous l’intensité des projecteurs, « C’est ça,
être artiste ? » et cherchant le compositeur dans la salle obscure,
afin de pouvoir le féliciter directement : « Wo bist du, Otto ?
»
Parmi les moments forts du gala,
mentionnons l’interprétation virtuose que donna le Quatuor Molinari
du périlleux deuxième mouvement du Quatuor à cordes no2 d’Alfred
Schnittke et la surprenante prestation multimédia d’Espaces Sonores
Illimités, intitulée Spatio-Lumino. L’exécution d’une
œuvre pour percussions d’Iannis Xenakis par l’ensemble Sixtrum
fut également très appréciée. n
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