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La Scena Musicale - Vol. 13, No. 1 September 2007

Jazz

September 4, 2007


Échos d’été

Marc Chénard

Dès le début des vacances (incluant le blitz festivalier), on songe à la rentrée déjà proche… Après toute la fébrilité de la fin juin et du début de juillet, les semaines de détente qui suivent sont bienvenues, mais l’amateur, lui, ronge son frein en attendant la reprise des activités. Pour l’aider à patienter nous l’invitons à parcourir la rubrique Jazz + (voir calendrier, p. 15). Mais avant de dire adieu à la saison estivale, passons en revue quelques bonnes nouvelles.

Noyé dans le programme du grand festival, le concours annuel de jazz a couronné les artistes que voici :

Le quintette du pianiste d’origine helvétique Félix Stüssi a raflé le premier prix, comprenant du temps d’enregistrement gratuit pour un second disque à sortir l’été prochain sur étiquette Justin Time (voir critique du premier album dans la livraison de mai de ce magazine).

Marianne Trudel, pianiste, a décroché le prix de la meilleure composition, doté d’une bourse, pour « Sur la route ». Ce morceau, dont on pourra lire une recension dans le numéro d’octobre, figure sur le disque « Sands of Time ».

Jamais deux sans trois, le pianiste François Bourassa reçoit le Prix Oscar Peterson saluant la contribution exceptionnelle d’un musicien canadien.

Le Off Festival, pour sa part, décerne un prix à une formation qui s’est distinguée durant la manifestation. Le lauréat du Prix François Marcaurelle, créé à la mémoire du précédent organisateur en chef du festival, est le contrebassiste Pierre-Yves Martel, pour un projet original intitulé « Quartetsky does Prokofieff ». Il s’agit d’une adaptation pour quartette de jazz (batterie, basse, trompette et saxos/clarinette) des 20 Visions fugitives pour piano solo du célèbre compositeur russe. Le groupe entrera en studio à la mi-septembre et compte lancer le disque en décembre à l’occasion d’un événement spécial animé par les Productions Supermusique.

Conversations x 2

Charles Collard

(1) Michel Héroux : Conversation

Effendi FND 074

MMMMPP

(2) Alain Caron : Conversations

Norac NORCD 2509

MMMMPP

1 En juin dernier, deux nouvelles parutions québécoises portant le même titre (à une lettre près) sont arrivées chez nos disquaires. Pourtant, ces deux enregistrements n’ont vraiment rien d’autre en commun. Celui de Michel Héroux, habile guitariste et musicien de studio qui dit tremper dans le jazz depuis une quinzaine d’années, est le premier à son nom et met en relief ses multiples talents dans un répertoire de dix compositions originales, à la fois modernes et accessibles, passant du hard-bop à la fusion ou aux rythmes brésiliens et latinisants. La formule du quintette avec saxophone ténor et trompette n’est pas neuve, mais un vent d’air frais souffle quand même ici. Signalons du reste le bon boulot accompli par ses comparses, Chet Doxas (aux saxophones), Aron Doyle (trompette, bugle), Zack Lober (contrebasse) et Jim Doxas (batterie), chacun contribuant à part égale à cette agréable proposition musicale.

2 Le bassiste Alain Caron, réputé protagoniste du jazz fusion, notamment avec Le Band et le légendaire UZEB, s’est métamorphosé ici en choisissant la guitare acoustique basse. Comme le titre du CD l’indique, c’est de duos qu’il s’agit, duos qui sans contredit captivent l’oreille. Notons pour les intéressés que l’instrument de Caron est une basse acoustique à cinq cordes de dimension réduite fabriquée par un luthier montréalais. Un micro placé devant l’instrument et un pickup sous le sillet du pont lui ajoutent de la puissance; on croirait parfois entendre un violoncelle joué en pizzicato. Les conceptions musicales des invités (quatre pianistes et un vibraphoniste) offrent de beaux contrastes et le résultat de ces conversations est souvent superbe : fantaisie et légèreté avec Lorraine Desmarais, swing fringant avec Oliver Jones et Otmaro Ruiz, pics d’émotion avec François Bourassa (Solitude), sans oublier la belle couleur contrastante du vibraphone de Jean St-Jacques dans un dialogue inusité. En un mot : un disque éminemment agréable à l’oreille.

au rayon du disque - off the record

Marc Chénard, Charles Collard, Félix-Antoine Hamel, Paul Serralheiro

Charles Mingus Sextet Featuring Eric Dolphy : Cornell 1964

Blue Note 0946 3 92210 2 8

MMMMMP

Avec les rééditions récentes de At UCLA 1965 et In Paris : The Complete America Session, l’amateur a de nouveau accès à des perles rares de la discographie de Charles Mingus. À ces dernières vient s’ajouter un concert inédit de 1964, fort probablement le premier du groupe le mieux documenté du bouillant contrebassiste. Mais comme il existe déjà une foule d’autres enregistrements de cet ensemble sur le marché - pirates ou autorisés -, par exemple le magnifique Town Hall Concert (édité par Jazz Workshop/Original Jazz Classics) ou le Great Concert Of Charles Mingus (paru chez Verve), pourquoi se précipiter sur ce coffret double ? Parce que, d’une part, la prise de son est excellente (mises à part les présentations inaudibles); d’autre part, on y entend Johnny Coles, un trompettiste au timbre doux-amer qui enrichit grandement le jeu d’ensemble, et dont on a regretté l’absence pour cause d’hospitalisation d’urgence durant la majeure partie de la tournée européenne. De plus, nous avons la chance d’entendre le concert dans son intégralité, depuis le solo de piano de Jaki Byard évoquant à la fois Art Tatum et Fats Waller (ATFW you) jusqu’au Jitterbug Waltz de ce dernier, morceau qui ne figurait pas dans la discographie de Mingus jusqu’à ce jour. Entre les deux, le sextette offre d’épiques versions de Fables Of Faubus (29 minutes) et de Meditations (31 minutes), sans oublier le très beau Orange Was The Colour Of Her Dress, Then Blue Silk, le bluesy So Long Eric et, clou de la soirée, un swinguant Take The « A » Train, avec des solos mémorables du pianiste (toujours en mode stride) et du saxo ténor Clifford Jordan. Eric Dolphy, le soliste le plus innovateur de la formation, intervient surtout à la clarinette basse, mais y va d’un excellent solo de flûte sur la valse. Aux côtés de son vieux comparse batteur Dannie Richmond, avec qui Mingus a formé l’un des tandems rythmiques les plus souples et stimulants de l’histoire du jazz, le bassiste est ici au sommet de sa forme et il exhorte ses troupes autant par son instrument que par sa voix. Alors, se précipite-t-on ou non ?... Et comment ! FAH

David Murray Black Saint Quartet : Sacred Ground

Justin Time JUST 204-2

MMMMPP

Après quelques projets ambitieux, David Murray revient ici à une formation instrumentale plus conventionnelle, baptisée le « Black Saint Quartet » (avec laquelle il avait réalisé plusieurs disques pour la maison de disques italienne du même nom). La musique de « Sacred Ground » s’inspire d’un documentaire traitant d’un aspect oublié de l’histoire des Noirs : le bannissement, entre la Guerre Civile et la Dépression, de milliers de familles afro-américaines d’une douzaine de comtés des États-Unis. Invitée de marque à cette séance, Cassandra Wilson interprète deux textes du poète Ishmael Reed : la touchante pièce-titre et The Prophet Of Doom, un blues qui boucle l’album. Solidement appuyé par Lafayette Gilchrist au piano, Ray Drummond à la contrebasse et Andrew Cyrille à la batterie, Murray se lance dans des solos de sax tour à tour virulents et tendres (Believe In Love), réservant sa clarinette basse pour un morceau seulement, Banished. Murray nous offre ici une autre réalisation digne de sa réputation. FAH

David Virelles: Motion

Justin Time JTR 8533-2

MMMPPP

There’s no doubting the talents of the pianist-composer who leads this session, nor his ability to draw out committed contributions from the select company of players who all go along for the layered rhythmic ride that is aptly alluded to in the “Motion” of the title. A core member of this quintet that won the General Motors Prize at the 2006 Montreal Jazz Festival, is Luis Deniz on alto. He has some fine moments, of which the best is in Sueno, where his range of skills is most evident. Bassist Devon Henderson, drummer Ethan Ardelli and percussionist Luis Orbegoso form a tight, telepathic team, feeling every shift in the undulating rhythms. The piano stylings and compositional language of Cuban-born Virelles recall Corea, but washed in another kind of time feel, more supple, like the surge of cross-currents on a beach. The disc also includes one-track contributions to the project by masters who inspired the leader: Celso Machado on voice and gimbri (a plucked lute-like instrument used in Gnawan music) and whose presence on “Patakin (Story)” makes for the most Afro moment of the disc. Jose Aquiles on voice and Pablosky Rosales on tres guitar add their authentic Latin-American touches. Tenor saxist Mark Turner chips in with some fine lines of his own in his three appearances on the disc. Throughout, the group really digs into some very involved and intricate themes with much panache. The tunes, all but one by the leader, are imbued with a calm energy. In spite of the good music, the liner notes could have been much better. They are substandard and say nothing really enlightening about the music. PS

Aki Takase : Plays “Fats” Waller

Enja CD 9152-2

MMMMPP

Voici un disque fort réjouissant : six musiciens associés à la musique improvisée européenne rendent hommage à l’espiègle, à l’inimitable pianiste Thomas « Fats » Waller, dont on marqua le centenaire en 2004. Aki Takase, pianiste japonaise vivant à Berlin, dirige ici une formation (sans basse) à la pulsation enivrante évoquant Waller. Les chants excentriques de Eugene Chadbourne (qui gratte aussi le banjo et la guitare) rappellent l’esprit du grand « Fats » sans tomber dans le pastiche. Le clarinettiste basse Rudi Mahall, proche compagnon de la pianiste, est le soliste le plus impressionnant du groupe, ce qui n’enlève rien aux contributions du talentueux tromboniste Nils Wogram ou du trompettiste Thomas Heberer, que sa longue collaboration au sein du ICP Orchestra d’Amsterdam a d’ailleurs bien habitué à ce genre de relecture éclatée. L’assise, si l’on veut, est assurée par le jeu toujours imprévisible de Paul Lovens, batteur vétéran de la scène de la musique improvisée européenne. À part Ain’t Misbehavin’ (duo Takase-Chadbourne), les pièces composées par, ou associées à Waller ne sont pas nécessairement les plus célèbres : Lookin’ Good, But Feelin’ Bad, Viper’s Drag, le difficile Handful Of Keys (duo Takase-Mahall), les très amusants Your Feet’s Too Big et Hold Tight, ainsi que Do You Know What It Means To Miss New Orleans et I’ve Got A Feeling I’m Falling. Passant du plus pur stride à des passages complètement improvisés, intercalant trois Intermezzi et quelques compositions originales évoquant le Japon ou la Vienne du XIXe siècle, Takase crée un programme musical plein d’humour et de surprises qui réjouira ceux qui aiment la tradition mais pas la relecture servile. FAH

Trio Derome Guilbeault Tanguay : Etymologie

Ambiance magnétiques AM166DVD

MMMMPP

On les connaît bien ces trois lascars, tous de bons (on ne dira pas encore ‘vieux’) routiers de la scène jazz et musique actuelle de chez nous. Comptant deux disques à leur crédit (« Dix Compositions » et « The Feeling of Jazz »), ils reviennent à la charge avec une prestation de concert, reproduite ici presque intégralement. On y retrouve, entre autres, des reprises de leurs disques (Jitterbug Waltz, Fleurette Africaine d’Ellington, la pièce titre Étymologie et Fluide, tous deux de Derome), deux pièces d’Eric Dolphy et une de Tristano. Réalisée en 2006 au Off Festival de Jazz, cette captation nous en met plein les oreilles… et les yeux. Côté sonore, on peut accorder bien des dièses à cette production… même dans les morceaux avec plusieurs bémols à la clef. M. Derome proclama jadis qu’il refusait de jouer la musique de gens qu’il ne pouvait pas joindre au téléphone. Cela exclurait pratiquement tous les morceaux de ce disque de 68 minutes, la seule exception étant A Bit Nervous du pianiste batave Misha Mengelberg. Mais, vous dis-je, qui ne finit pas par changer son fusil d’épaule avec le temps ?... Côté visuel, on nous autorisera une ou deux réserves. Les prises de caméras multiples, d’accord, mais cela devient étourdissant à la longue, surtout quand elles changent toutes les cinq secondes (ou moins). Le jeu nerveux de Derome (surtout à l’alto) est déjà vertigineux, faut-il l’amplifier davantage par un tel montage ? Et que dire de ces prises de vue du bassiste Guilbeault, isolé à droite ou à gauche de l’écran, devant un arrière-plan noir comme la nuit ? De plus, on voit le trio entier du milieu de la salle, mais l’éclairage sombre détone avec les plans rapprochés, nettement mieux éclairés. Certes, ce n’est pas une mince affaire que de synchroniser son et image dans ce genre de montage et, sur ce plan, le coup est bien réussi. En terminant, retenons qu’il s’agit d’une production musicale d’abord, et cinématographique ensuite; on ne peut qu’apprécier la ferveur de cette prestation, quitte à se fermer les yeux de temps en temps pour mieux se laisser transporter par les gaillardises des musiciens. Un bon quatre étoiles pour le son, trois pour l’image. MC

Sextets of a Kind

(1) Bradford Hayes: The Jazz Life

Intensity Music

MMMPPP

(2) André Larue Sextet: Larue du Jazz

Effendi FND073

MMMPPP

1 Alto saxophonist Bradford Hayes’s idea of “The Jazz Life” is one firmly rooted in the tradition, but with an eye out for a contemporary audience. References to past styles abound here, but the music dips into those ‘accessible’ sounds found in more contemporary trends, for instance, the ostinato figure running through the piece Carolyn. Elsewhere the group tackles a few modern standards, Wayne Shorter’s Black Nile and Benny Golson’s Whisper Not. Sharing the front line duties with the leader are Duane Eubanks, trumpet, and Cornell McGee, trombone, the horns backed by Michael Cochrane, piano, Calvin Jones, bass, and Greg Searvance, drums. The musical approach is less orchestral, or punchy in the manner of a big band, but more individualistic, or heterophonous if you will. Seven of the 11 tunes are originals (five of them by Hayes, of which My Sons, is probably the best track of the album, with a nice Latin sway and hearfelt soloing by its composer. Of the remaining pieces, the only dull moment is The Nearness of You, a great ballad vehicle, but this version misses the mark in the band’s inability to make its own.

2 While not compositionally distinguished, the Andre Larue Sextet’s Effendi outing has some winning features. This is quintessential mainstream Quebec Jazz, a style one could venture to describe as having a conservative respect for melodic writing and arrangement, an understated and occasional lulling sense of time and a string of solo statements as variations of the main theme. Though a well-worn formula, there comes some heartfelt blowing. In spite of its qualities, there are some misses, as in the lackadaisical Sauvabelin and a rather plodding Hakan Dodo, reminiscent of the famous Hancock tune, Maiden Voyage. The players are up to the task when playing the tunes themselves, but are uneven in the soloing department. Louis Lepage on flugelhorn, in particular, fails to draw me. In contrast, the leader, on alto, soprano and baritone saxes, and fellow reedist Michel Côté on tenor are up to par. The rhythm section does its best to swing, but is still a little stiff, with rather stayed time-keeping in places. Moreover there is a marked preference for vamps in the accompaniments, with modal harmonies serving as improvising springboards (In Utero, Silverado, La Ruelle du Diable), devices that rapidly become static. Conversely, Coup de Phil and Lancelot are strong tunes, whereas Serenade d’Octobre is a nice ballad with 3-horn voicings. These are competent musicians for sure, and they are trying their best to say something authentic, and succeed for the most part. PS

Saviez-vous que...

… John Coltrane et Stan Getz se sont produits ensemble à la télé? Avec Oscar Peterson au piano! Fabulation ? Ouï-dire ? Pas du tout. La preuve s’en trouve sur You-Tube, ce gigantesque juke-box virtuel dans Internet. C’est en 1962, en tournée avec leurs groupes respectifs, que les trois musiciens se retrouvèrent sur un plateau de tournage en Autriche. Pour savoir quelle pièce ils ont jouée ensemble, cliquez sur le lien suivant:

http://www.youtube.com/watch?v=Z-2uBeMgV4I

Book notes and Blue Notes

Lennie Tristano

His Life and Music

Eunmi Shim

University of Michigan Press (Ann Arbor)

316pp. (including notes, musical transcriptions, discography and indec)

ISBN 13-978-0-472-11346-1

Here is one musical biography long overdue. Indeed, 29 years have elapsed since the passing of the pianist and teacher Lennie Tristano, one of the, if not the first intransigeant to have been spawned by the world of jazz. A controversial figure as well, he was known for his staunch belief in art for art’s sake, a position that lead to his exclusion from a musical mainstream he viewed with constant suspicion, even outright contempt for anything that smacked of show business. From his beginnings in Chicago in the early 40s till his death in 1978, he only recorded two albums for a prominent label, Atlantic records, the bulk of his output released on small independants. To wit, he grew weary of clubs and did not have much use for festivals either (he performed at the very first edition of the now legendary Newport Jazz festival in 1954, and turned down all subsequent invitations). In the 60s, he made one extensive European tour as a solo artist, quite remarkable considering the fact he was blind and never used a cane or a seeing eye dog; by 1970, his performing career was over, electing to devote himself to his private teaching.

All these elements and more are thoroughly explored in this recently published hard cover book. Penned by an academically trained musicologist. this biography is tightly focused on the music; while the first three chapters recount the story of the pianist’s life (with considerable insight offered from former students and his first wife), it then discusses his teaching at length (utterly fascinating) then offers detailed musical analyses of selected works (with no less than 50 pages of musical transcriptions appended in the last section). A copious section of notes follows with a list of references and an authoritative discography.

By and large, the author is sympathetic to her subject, but does not set out to enshrine him. She looks carefully at both sides of the coin, offering balanced views, pro and con, from close collaborators and supporters as well as numerous critics. On more than one occasion, she surmises that Tristano’s retreat from the scene was more than less of his own doing, considering his stands and frequent dismissals of most developments in jazz beyond those of his own models, Armstrong, Young, Parker and Powell. But the main insight here, especially in the analysis section, is that Tristano’s music was a rare combination of extreme rigor and extreme freedom, even in those hallmark pieces Intuition and Digression of 1949, still considered as the first group recordings of ‘free jazz’. Jazz bios, as we know, come in all shapes and forms (and one on Wayne Shorter will be reviewed here next month); this one, while more technical, is of the highest standard, with hardly a typo to be found, and ought to figure in the library of any serious music affincionado, even musicians seeking for some added insight. (For the record, it should be pointed out that this book is not the first study on the pianist, as touted by the publisher, but a far more briefer one penned in French by journalist François Billard appeared in the late 80’s, which Shim even acknowledges in her own bibliography.) MC


(c) La Scena Musicale