Critiques/Reviews
September 7, 2007
Politique de critique : Nous présentons
ici tous les bons disques qui nous sont envoyés. Comme nous ne recevons
pas toutes les nouvelles parutions discographiques, l’absence de critique
ne constitue pas un jugement négatif. Vous trouverez des critiques
additionnelles sur notre site Web www.scena.org.
Review Policy: While we review
all the best CDs we get, we don’t always receive every new release
available. Therefore, if a new recording is not covered in the print
version of LSM, it does not necessarily imply that it is inferior. Many
more CD reviews can be viewed on our Web site at www.scena.org.
HHHHHH indispensable / a must!
HHHHHI excellent / excellent
HHHHII très bon / very good
HHHIII bon / good
HHIIII passable / so-so
HIIIII mauvais / mediocre
$ <
10 $
$$ 10–15
$
$$$ 15–20
$
$$$$ >
20 $
Critiques / Reviewers
AL Alexandre
Lazaridès
JKS Joseph
K So
PMB Pierre
Marc Bellemare
PG Philippe
Gervais
RB René
Bricault
GL Graham
Lord
Musique vocale
Bach Cantatas, vol. 23
English Baroque Soloist, John Eliot Gardiner
2 cd, 111 m.
SDG 131
HHHHHI
Sans être très connues, les cantates
retenues dans ce volume double sont toutes de grande qualité et offrent
un panorama varié de l’art de Bach. Le premier CD a été enregistré
à Arnstadt. On y entend d’abord une oeuvre ancienne, dans un style
proche de celui de Buxtehude, qui se termine par un austère choeur-chaconne.
Elle contraste vivement avec la cantate qui suit, écrite vingt ans
plus tard, dont le mouvement initial déborde d’entrain. Place
ensuite à une extraordinaire scène dramatique : les cordes et le choeur
déchaînés illustrent l’angoisse des croyants alors que la voix
de basse – Stephen Varcoe noble et émouvant que soutiennent les hautbois
– vient à quatre reprises calmer la tempête, répétant inlassablement
ses paroles de paix. Qui dira que cette musique n’est pas d’actualité?
Le deuxième disque propose trois cantates pastorales, mais pourtant
bien différentes. Le première présente un joyeux tableau rustique
avec ses cors et son duo vif, sur rythme de bourrée. Les deux autres,
plus tendres, font une large place aux hautbois, dans l’esprit de
la fameuse symphonie des bergers de l’Oratorio de Noël.
D’ordinaire bouillonnant d’énergie, Gardiner sait pour l’occasion
trouver un ton apaisé, sans devenir soporifique. On regrette
seulement que l’alto Daniel Taylor et le ténor Charles Daniels, qu’on
entend sur le premier disque, aient cédé leur place à des collègues
moins doués pour le second. Philippe Gervais
Mahler: Symphony No. 2
“Resurrection”
Maria Stader, Maureen Forrester (live
performance, Carnegie Hall, 17 Feb. 1957)
Philharmonic-Symphony Orchestra, Bruno
Walter, conductor
Music & Arts CD 1199 (79m 47s)
HHHHHI $$
This disc – first time on CD – documents
the legendary collaboration between Bruno Walter and Maureen Forrester.
Walter worked under Mahler and he was also the only conductor who attended
the first performance of the Second Symphony led by Mahler in 1895.
Forrester was handpicked by Walter as a “successor” to the great
Kathleen Ferrier. The maestro personally coached the young Canadian
and she became a great Mahler interpreter in her own right. The two
recorded this work in the studio for Columbia in 1957, but Walter suffered
a heart attack after completing only the fourth and fifth movements.
The recording was finished a year later. This Carnegie performance took
place a few weeks before the studio sessions, with a different soprano
soloist – Maria Stader instead of Emilia Cundari. According to the
booklet essay by Mark Kluge, critic Michael Kennedy claims Walter’s
interpretation of Mahler is “softer-centered” and “seems to downplay
the more sardonic elements.” Whether or not that is the case, the
listener can decide. The 50-year-old broadcast sound is very dated,
with fairly narrow dynamics. Mahler’s original score specifies that
there should be a five-minute pause between the first and second movement,
but it was edited out in order to fit onto a single CD. There is some
audience noise, but it is not obtrusive. Forrester made two other commercial
recordings of the Mahler Second – with Leonard Slatkin in 1982, and
with Gilbert Kaplan in 1988, plus numerous broadcast performances. But
it was with Walter that she did her best work. This is a performance
to treasure and enjoy. Joseph K So
Charles-Marie WIDOR, Symphonies no
5 & 9,
John Grew,
ATMA classique, ACD2 2370,
71 mn 53 sec,
HHHHII
$$
Un récital Widor, exécuté sur un instrument
remarquable, le 32 pieds Casavant de l’église St-Nom-de-Jésus à
Montréal, une tribune très recherchée pour son répertoire d’orgue
symphonique, la variété de ses jeux de fond et l’équilibre de ses
tutti. On pouvait donc s’attendre à un vaste déploiement de couleurs
dans ces 5e et 9e symphonies, ce que nous a brillamment livré John
Grew, professeur d’orgue à l’école de musique Schulich de l’Université
McGill et concertiste de réputation internationale.
La célèbre 5e Symphonie
de Widor est égrénée avec ampleur, les variations du premier mouvement
sont plus phrasées que dans bien d’autres enregistrements et la toccata
est jouée à un tempo modéré qui rappelle nettement celui de Widor
lui-même à Saint-Sulpice, comme on peut l’entendre dans des enregistrements
historiques. La 9e Symphonie, la « Gothique », est abstraite
et orientée vers le mysticisme, l’autre visage du répertoire d’orgue
de Widor. PG
Gioacchino Rossini
Le Comte Ory
Czech Philharmonic Choir, Czech Chamber
Soloists / Brad Cohen. Huw Rhys-Evans (Ory), Luca Salsi (Raimbaud),
Linda Gerrard (la Comtesse de Formoutiers), etc.
Naxos - 2 disques 8.660207-08 - (2 h
7 min 35 s.)
HHHHII
$$$
L’avant-dernier ouvrage lyrique de
Rossini et sa dernière comédie, Le Comte Ory, est aussi l’une
de ses partitions les plus achevées, un délice ininterrompu. Il fut
longtemps oublié et le grand public le connaît encore très peu. Le
livret, très réussi, se concentre sur deux épisodes des désopilantes
aventures du Comte Ory, mauvais sujet et coureur de jupons impénitent.
Le deuxième acte, où le comte et ses hommes d’armes se déguisent
en nonnes pour s’introduire dans un refuge de femmes vertueuses, est
particulièrement bien ficelé. Ce nouvel enregistrement s’avère
très bon, sans toutefois parvenir à supplanter celui, plusieurs fois
primé, de Gardiner (Phillips,1989), par rapport auquel il présente
néanmoins le double avantage d’être moins coûteux et plus facile
à trouver. La direction d’orchestre est excellente, de même que
les chanteurs qu’on sent cependant inégalement rompus aux subtilités
de l’art lyrique français et à ses difficultés inhérentes. Par
ailleurs, il manque à cet enregistrement la dimension visuelle d’un
DVD, indispensable puisque le livret nous propose une farce dont l’humour
de situation s’apparente à la comédie de boulevard. À cet égard,
cette nouvelle version audio aura peine à concurrencer le témoignage
vidéo d’une superbe production du Festival de Glyndebourne (Kultur,
2005) qui, en plus d’être très drôle, met en vedette une belle
brochette de chanteurs francophones dans les rôles principaux.
Notes et synopsis. Livret en français
disponible sur Internet.
Pierre
Marc Bellemare
Dietrich Buxtehude: Membra Jesu Nostri
Les Voix baroques, le Consort des
voix humaines / Suzie LeBlanc (soprano); Catherine Webster (soprano);
Matthew White (alto); Pascal Charbonneau (ténor); Thomas Meglioranza
(basse).
ATMA Baroque - ACD2 2563 - (54 min, 58
sec.)
HHHHHI
$$$
Dans le livret joint au présent enregistrement,
François Filiatrault souligne avec raison que la célébrité de Buxtehude
(1637C.-1707) en tant que compositeur de musique d’orgue semble avoir
éclipsé ses réalisations dans d’autres domaines, au point où même
le public spécialisé ignore généralement sa production de compositeur
de cantates d’église qui est à la fois abondante (112 oeuvres conservées),
de la plus haute qualité, comme ne manquera pas d’en témoigner
quiconque aura pris la peine de se familiariser avec cette belle gravure.
À l’écoute, on est immédiatement frappé par le fait que cette
musique « sacrée », quoique méditative et recueillie, n’a rien
d’austère. On pourrait même la qualifier de sensuelle, mais d’une
sensualité transfigurée par la foi, une foi active, très simple et
très sincère. L’inspiration piétiste luthérienne s’y mêle,
de façon surprenante, peut-être, à des courants plus anciens, issus
de la spiritualité monastique médiévale. L’oeuvre, sur des poèmes
mystiques latins longtemps attribués à Saint Bernard, se présente
en effet comme une méditation sur sept parties du corps souffrant du
Christ rédempteur (dans l’ordre : ses pieds, ses genoux, ses mains,
son côté, sa poitrine, son coeur, son saint visage). Je tire mon chapeau
à une autre grande réussite du Montréal Baroque ! Textes originaux
et traductions anglaise et française. PMB
Howard Hanson : Merry Mount
Seattle Symphony Orchestra and Chorale/Gerard
Schwartz (1994); solistes : Lauren Flanigan, Walter MacNeil, Richard
Zeller, Charles Robert Austin.
Naxos American Opera Classics -
numéro - 8.669012-13 - (2 h 4 min 2 sec.)
HHHHHI
$$$
Merry Mount est le plus connu
d’une quinzaine d’opéras que le Met a commandés à des compositeurs
américains sous l’administration Gatti-Casazza (1908-1935). L’oeuvre,
la mise en scène fantasmagorique de l’affrontement idéologique entre
puritains et libertins dans la Nouvelle-Angleterre du 17e siècle, doit
sa notoriété en partie au fait qu’une bande radiophonique de la
production originale de 1934 a survécu. En dépit de graves faiblesses
techniques, cette bande a toujours fasciné, et ce tant pour la qualité
de l’interprétation que pour la beauté de ce qu’on parvient à
entendre de la musique elle-même. Il aura fallu attendre plus de soixante
ans pour que Gerard Schwartz ne fasse à la partition les honneurs d’un
enregistrement moderne et encore treize ans avant que Naxos ne se décide
à le publier (après une tentative de réédition de la bande historique,
vite contrée par les avocats du Met.) Alors qu’en penser? On a beaucoup
parlé du manque d’originalité du langage musical, de sa facture
tour à tour «scandinave» et « russe », de la lourdeur de l’orchestration.
Mais l’oeuvre a indéniablement du panache, et même une certaine
grandeur, et le succès populaire, désormais acquis, de la suite orchestrale
qu’en a tirée le compositeur, suggère qu’elle pourrait encore
avoir un bel avenir sur les scènes lyriques nord-américaines. Notes
et synopsis, mais pas de livret, même sur Internet. PMB
Musique instrumentale
Beethoven
Piano Sonata no. 32 in C minor, op.
111; Six Bagatelles, op. 126; An die ferne Geliebte, op. 98
Boris Zarankin, piano; Giles Tomkins,
baritone
Doremi DDR 71151 (66 m)
HHHHII
Russian-born Canadian pianist Boris Zarankan
has built such a reputation as a noted teacher that one sometimes forgets
he is also a virtuoso pianist with a prodigious technique and uncommon
musicality. Zarankin studied at the Kharkov State Conservatory with
Regina Horowitz and at the Moscow State Conservatory with Evgueniy Malinin,
and has appeared as soloist in recitals and with major orchestras in
Russia, the Ukraine, the U.S. and Canada. For the last twelve seasons,
Toronto audiences have had ample opportunity to hear Zarankin play in
the Off Centre Music Salon series, either accompanying singers, or as
a soloist or a ]piano duo with his wife, Inna Perkis. For those not
familiar with his playing, this all-Beethoven disc is a perfect introduction.
The centerpiece is Piano Sonata in C minor, op. 111, a connoisseur’s
sonata if there ever was one. It is late Beethoven and arguably at its
most technically demanding – and most spiritual. Zarankin scales the
challenges with the assurance and security of a seasoned pro. His playing
is solid, non-flashy and never superficial, always well judged and at
the service of the music. The sonata is basically a theme with variations,
where the soloist negotiates the many changes of mood with skill. The
composer’s search for spiritual meaning continues in the six bagatelles,
and interestingly Zarankin has chosen quotations from the composer to
illustrate each piece. The disc concludes with the well-known song cycle
An die ferne Geliebte. The soloist is baritone Giles Tomkins, whose
warm and mellow sound is a pleasure. The recorded sound is very good,
but inexplicably on my disc, the last seconds of the last song are abruptly
cut off – a serious technical flaw. Zarankin himself penned the liner
notes, giving us details on the genesis of this disc and his thoughts
on the three compositions. This disc is an important contribution to
the discography of the three works, particularly that of Opus 111. JKS
Ludwig van Beethoven
The 3rd and the 5th Symphonies
NBC Symphony Orchestra / Arturo Toscanini
(1945)
Music & Arts - CD-753 - (72 min)
HHHHHI
$$$$
Ces enregistrements radiodiffusés étaient
destinés à marquer deux grands événements historiques. La 3e symphonie
célébrait la reddition de l’Allemagne nazie et la victoire des Alliés
en Europe, survenues le jour même du concert, le 8 mai 1945. La diffusion
de la 5e symphonie, le 1er septembre 1945, commémorait le sixième
anniversaire du début de ce conflit, tout en célébrant la victoire
des Alliés dans le Pacifique et la reddition du Japon, survenus un
peu plus de deux semaines plus tôt.
Cinquante ans après sa mort,
Toscanini demeure sans conteste l’un des interprètes incontournables
de ce répertoire. Ce disque s’adresse aux mélomanes passionnés
de l’approche nerveuse et musclée du grand chef italien qui refusent
de se limiter aux enregistrements ultérieurs (avec le même orchestre),
commodément regroupés dans son «intégrale» des symphonies. Le mélomane
lira avec intérêt les notes de Christopher Dyment qui conclut, preuves
à l’appui, que la conception que se faisait Toscannini de la musique
de Beethoven (de l’Eroica en particulier) a beaucoup varié
au fil des ans, en dépit du fait qu’il prétendait jouer Beethoven
strictement come scritto, un choix esthétique qui, en théorie,
laisse peu de place à la variation.
Excellente prise de son,
pour l’époque. PMB
Beethoven : Piano Concertos Nos. 1
& 4
Orchestre de Paris/Eschenbach, Lang
Lang, piano
DGG 4776719 (74 min 30 s)
HHHHHI
$$$$
Ceux qui avaient gardé de Lang Lang
le souvenir d’un surdoué qui en faisait trop, seront surpris de découvrir
ici un interprète d’une délicatesse sans affectation et d’une
virtuosité sans exhibitionnisme. En fait, on est émerveillé par la
variété de touchers de ce nouveau Lang Lang et l’exactitude toujours
expressive de ses gradations dynamiques. La cadence de chacun des mouvements
initiaux des Concertos est un moment d’intense poésie plutôt
qu’un étalage de savoir-faire. Soulignons que Christoph Eschenbach
apporte une contribution remarquable à cette réussite. Le chef tient
l’Orchestre de Paris d’une main de fer et réussit à établir avec
le soliste une « conversation musicale » dont la clarté, induite par
des bois particulièrement fins, accentue des détails souvent négligés
ou vite passés. La seule ombre au tableau, et elle est de taille, arrive
dans le second mouvement du Quatrième Concerto, le fameux
Andante con moto. Le chef y adopte un rythme plus martial que mouvementé
et abandonne le soliste à sa sentimentalité naturelle. Les trois primes
du DVD d’accompagnement gratuit n’ajoutent pas grand-chose au plaisir
musical. AL
Musique contemporaine
Brahms
Violin Concerto, Double Concerto
Julia Fischer, violin; Daniel Müller-Schott,
cello; Netherlands Philharmonic Orchestra Amsterdam/Yakov Kreizberg
Pentatone PTC 5186 066 SACD (72 min 59
s)
HHHHHI
Violinist Julia Fischer’s latest release
on Pentatone (her seventh over the last four years) features two Brahms
concerti with Yakov Kreizberg and the Netherlands Philharmonic Orchestra,
Amsterdam. Along with cellist Daniel Müller-Schott (who joins her for
the Double Concerto), these musicians are extremely familiar collaborators
for the young German star. A glance at her recording credentials shows
her chamber experience with both Kreizberg and Müller-Schott. Furthermore,
she was appointed as Artist In Residence with this orchestra last season.
In the Violin Concerto, Fischer
and Kreizberg achieve the idea of “symphonic concerto,” which is
so necessary for this masterwork (regarded by many as the pinnacle of
the solo violin repertoire) wherein virtuosity is present but somehow
does not ruin the complex dialogue between soloist and orchestra. Fischer’s
playing is effortlessly clean throughout, and always conveys a deep
sense of ease, while Kreizberg and the orchestra do not fall into the
common trap of excessive sentimentality. This interpretation allows
the piece to breathe and speak for itself, even throughout the luscious
harmonies that have immortalized this concerto. This especially applies
to the oboe and wind section solo at the beginning of the Adagio, which
sounds simple and sublime, rather than heart-on-the-sleeve.
Müller-Schott is a perfect
match for Fischer in the Double Concerto, as the unity between the two
solo voices brings the intimacy of chamber music to the orchestral hall.
While isolated sections in both works may seem austere and lacking the
full-blown passion and drama of other recordings, this disc is of remarkable
quality, not only of execution and interpretation, but also of sound
quality and production presented in remarkably well engineered SACD. Graham
Lord
Wuorinen : Tashi and other works
The Group for Contemporary Music /
New Jersey Percussion Ensemble
Naxos 8.559321
Durée: 68 min.
HHHHHH
/ $
La musique de Charles Wuorinen nous plonge
dans un monde de synthèse. Il nous propose des réminiscences du contrepoint
étriqué d’un Schönberg ou d’un Boulez dans Tashi, de l’orchestration
d’un Varèse (voire Takemitsu) dans Percussion Quartet, du
sens mélodique d’un Messiaen ou de l’art du silence d’un Webern
dans Fortune. Sans s’approprier le cachet fracassant du sceau
de la révolution, son écriture affiche néanmoins une rigueur et un
raffinement hors de portée du compositeur moyen. Qui plus est, le Group
for Contemporary Music et le New Jersey Percussion Ensemble interprètent
ses œuvres avec tant de précision et de dévouement qu’on peut affirmer
en toute confiance qu’il s’agit là de versions de référence.
Le modique prix d’acquisition fixé par Naxos nous confirme que nous
sommes en présence d’une valeur sûre. RB
Zodiac Trio : Music for Clarinet, Violin
and Piano (Paul Schoenfield, Marcus Paus, Aram Khachaturian and Sy Brandon)
Emeritus 20072 (53 min 03 s)
HHHIII
Le trio Zodiac, fondé en 2004 par trois
étudiants de la Manhattan School of Music (Vanessa Mollard au violon,
Riko Higuma au piano et Kliment Krylovskiy à la clarinette) avait pour
objectif de présenter un répertoire aussi peu éclectique que possible,
en accordant une attention particulière aux œuvres contemporaines.
Dans cet enregistrement, c’est le Trio de l’Américain Schoenfield
qui constitue la pièce de résistance, tant par la maîtrise de l’écriture
et l’équilibre instrumental que par l’interprétation convaincante
qui en est donnée. L’œuvre est innervée par les mélodies et les
rythmes klezmer : tantôt emportés tantôt alanguis, ils culminent
ensemble en des sommets électrisants. Le trio Zodiac s’avère moins
convaincant dans ses trois autres compositions. Le Trio de Khatchatourian
n’est pas rendu avec la nostalgie propre à l’âme arménienne,
en partie à cause de la lourdeur du piano. Le Trio du
Norvégien Paus n’est pas très séduisant, à cause de ses formules
répétitives. Et l’on s’attendait à mieux de Sy Brandon, dont
l’œuvre intitulée Lest We Forget, consacrée au triomphe de
l’esprit sur la dévastation, manque singulièrement d’émotion. AL
Chatman
Vancouver Visions
Borealis String Quartet, Sara Davis Buechner,
piano; Andrew Dawes, violin; Jane Coop, piano; Robyn Driedger-Klassen,
soprano; Karen Lee-Morlang, piano; Paolo Bortolussi, flute
Centrediscs CMCCD 11105
HHHHII
This 2005 release from the Canadian Music
Centre label features an eclectic mix of chamber music from Vancouver-based
composer Stephen Chatman. As the head of composition at the UBC School
of Music, he is particularly well known on the west coast and claims
to incorporate his affinity for “the West” into his works. Seven
of these works are on Vancouver Visions, performed mostly by UBC staff
and teamed up with a few recognizable names in the Vancouver music scene.
Appropriately, the works
are taken from the span of Chatman’s career, from recent compositions
back to those of his student years in the early 1970’s. As a result,
there is certainly more than enough stylistic contrast to keep the listener’s
attention. For instance, the 2003 Lawrence S. Harris Suite for Piano
Quintet is representative of Chatman’s more recent work: accessible,
warm and displaying a tonal language that is unabashedly North American
(think Copland or Bernstein). Conversely, Wild Cat, for solo
flute, primarily features extended techniques, disjunct flashes of technique
and the imitation of the cat sounds. Andrew Dawes and Jane Coop contribute
impressive performances in the highly virtuosic Varley Suite for
Solo Violin and the Black and White Fantasy. Chatman’s
lyrical capabilities are highlighted in the Five Songs on Poems
by Miriam Waddington, which seem inspired by traditional, folk,
and popular music sensibilities.
The elegiac In Memoriam
Harry Adaskin (founder of the UBC School of Music and Canada’s
first professional string quartet) and the slightly comical Home
On The Range Variations round out the disc. With all but one of
the works having been recorded at the UBC Recital Hall, the general
ambiance suggests that we could be listening to a live performance,
which is often what we most hope for in chamber music recordings. GL
DVD
Rameau
Zoroastre
Les Talens Lyriques, Choeur et Orchestre
de Drottningholm, Christophe Rousset
2 dvd, 227m.
Opus Arte OA 0973 D
HHHIII
Rameau au petit théâtre baroque de
Drottningholm, celui-là même où Bergman a filmé La Flûte
enchantée, voilà qui semblait prometteur! La magie des lieux
opère grâce à de splendides effets d’éclairage mais on aurait
pu faire un meilleur usage de la machinerie de scène. On a aussi inexplicablement
renoncé aux toiles de fond, indispensables pour compléter les vues
en perspective que suggèrent les décors latéraux. En l’absence
de ces éléments et aussi à cause des nombreux plans de caméra en
plongée, la scène semble bien vide. La pantomime frénétique des
danseurs nous apparaît également très discutable, à moins qu’on
ne partage l’avis du chorégraphe pour qui « Zoroastre, quelque
part, c’est du rock ». Dans la fosse, Christophe Rousset dirige un
orchestre fringant mais pas tout à fait assez plein pour s’imposer
aux moments les plus dramatiques ; William Christie, qui a enregistré
l’oeuvre pour Erato en 2003, nous présentait un bien meilleur équilibre
entre les voix et les instruments. Restent donc les chanteurs,
heureusement convaincants pour la plupart, à deux exceptions près
: Gérard Théruel, faux et criard dans le rôle du grand prêtre, découragera
les plus indulgents tandis qu’Evgueny Alexiev campe un sorcier tout
en rudesse, au débit lourd et à la diction parfois déficiente. Bref,
un Zoroastre plutôt décevant, nous offrant quelques beaux moments,
une captation léchée et un documentaire intéressant dont les plus
curieux pourraient se contenter, mais on a connu de bien meilleurs Rameau
en DVD, notamment Platée et les Boréades. PG
Strauss: Salome
Teresa Stratas, Bernd Weikl, Astrid
Varnay, Hans Beirer
Wiener Philharmoniker, Karl Böhm, conductor
Deutsche Grammophon DVD 00440 073 4339
(101m)
HHHHHI
$$$$
It is good to have Salome, one of the
greatest opera films ever made, reincarnated on DVD, in magnificent
5.1 DTS Surround Sound. It stars the great Canadian soprano Teresa Stratas
in a role that she never sang on stage. It’s a pity, since she would
have been the Salome of one’s dreams – or should I say nightmares!
True, her modest-sized soprano would have been swamped by the heavy
orchestration, but on recordings it is a non-issue. Her voice in 1974
was at its absolute peak; and the timbre had a hard-to-define, childlike
quality – not unlike that of Ljuba Welitsch, another great Salome
on recording. Physically, Stratas was also an ideal Salome. Itis hard
to think of another soprano from her era who could have done a better
Dance of the Seven Veils. There is even a split second of rear nudity,
tame by today’s standards since audiences are now accustomed to full
frontal nudity a la Karita Mattila at the Met. Baritone Bernd Weikl
is a rather stoic Jochanaan. Former Wagnerians Hans Beirer (Herod) and
Astrid Varnay (Herodias) make a deliciously nasty pair. The set
design by Gerd Staub and direction by Götz Friedrich are heavy on Hollywood
glitz, but effective just the same. The great Karl Böhm draws torrents
of sound from the Vienna Philharmonic. Typical of opera films in this
era, it is lip-synched but not too obtrusive. The picture quality is
good – if a little on the dark side. The accompanying booklet has
full colour photos of Stratas, a short essay, generous track markings,
and a synopsis in German, French and English. This is a desert-island
Salome and should be in the library of every opera lover. JKS
Books
Start-Up at the New Met: The Metropolitan
Opera Broadcasts 1966-1976
Paul Jackson
Amadeus Press
ISBN 1-57467-147-2 $49.95US, Cloth
640 pp., 100 b&w illustrations
For those of us who grew up with the
Texaco Metropolitan Opera broadcasts every Saturday afternoon in the
winter months, this book is a real trip down memory lane. It covers
a ten-year period from the opening of the new house in 1966 to the end
of the 1975-76 season. This volume is the third installment by author
Paul Jackson, who says it will be his last, which is a pity. Jackson
certainly has the credentials – he is professor emeritus of music
at Drake University, he studied at the Vienna Academy of Music and holds
a Ph.D. in musicology from Stanford. He also toured as a pianist for
many Met singers in the 50’s and 60’s. He has a keen ear for voice
and a deep knowledge of the repertoire and the history of the Met. His
writing style is highly readable, if occasionally a little over the
top in his use of fancy language. Voice aficionados are notoriously
idiosyncratic, but I find myself agreeing with him most of the time.
He deserves a lot of credit for re-listening to all the broadcasts before
writing, rather than relying on his memory alone. It is wonderful to
relive the broadcasts from my formative years – who could forget the
Caballé Don Carlo in 1972, or the Sutherland-Horne Norma
in 1970, or Tebaldi’s first Fanciulla in that same year? Given
these were radio broadcasts, Jackman focused on voice and secondarily
on conducting and other musical values. It should be noted that
not every single broadcast is critiqued. For example, missing is the
April 15, 1967, broadcast of La Gioconda, although Jackman allotted
generous space for the broadcast of this opera the following season.
The book is liberally illustrated with 100 photographs of artists, almost
all in costume. Some photos are autographed, as is the 1972 Bing
Gala program, signed by all the artists. Also interesting are three
cheques, issued to Giuseppe de Luca, Gina Cigna and Ettore Bastianini,
dated 1930, 1938 and 1956 respectively. The cheque for the great Bastianini
was for a grand sum of $374 – my, how times have changed! This is
an absolutely indispensable volume for every listener of the Met Opera
broadcasts. With Jackson’s retirement, let’s hope someone else will
take up the gauntlet and pen the future volumes. JKS |
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