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La Scena Musicale - Vol. 12, No. 7 April 2007

ECM20

Par/by Réjean Beaucage / April 30, 2007


Depuis 20 ans, Véronique Lacroix met de l’avant le talent des jeunes compositeurs à travers les activités de l’Ensemble contemporain de Montréal. Regard sur le travail de développement entrepris par l’ensemble.

Découvrir

C’est en 1987 que fut fondé l’Ensemble contemporain... du Conservatoire, qui devenait officiellement en 1991 l’Ensemble contemporain de Montréal (ECM). C’est Véronique Lacroix qui, alors étudiante en direction d’orchestre auprès de Raffi Armenian, se lançait aux commandes de l’aventure. Il était naturel pour un ensemble d’étudiants dirigé par une étudiante d’interpréter des œuvres d’étudiants, aussi le premier concert de l’ensemble permettait-il d’entendre une sérénade de Mozart et une œuvre d’Anthony Rozankovic1 (1962), alors étudiant en composition, basée sur la même instrumentation (ce type de couplage deviendra une spécialité de l’ECM). C’est donc dès les débuts de l’ensemble que Véronique Lacroix a eu la piqûre pour la création d’œuvres de jeunes compositeurs. « On ne sait jamais trop à quoi on doit s’attendre d’un jeune compositeur, explique-t-elle, et c’est ce qui est excitant ; à l’âge de l’apprentissage, le style peut changer complètement d’une œuvre à l’autre, et c’est très stimulant. »

Véronique Lacroix s’est engagée avec son ensemble à la défense de la jeune création, mais, contrairement à d’autres ensembles qui s’y consacrent aussi, l’ECM effectue un suivi qui offre l’occasion au compositeur de faire entendre sa musique plusieurs fois dans les concerts de l’ensemble. Après tout, si la directrice artistique choisit d’offrir à un jeune compositeur la chance d’être joué, c’est qu’elle croit avoir détecté un talent, et la seule façon de faire fructifier l’effort investi dans ce processus de découverte, c’est bien de lui donner les moyens de se développer.

À titre d’exemple, l’ECM jouait la musique d’Estelle Lemire2 (1960) deux fois en 1988 (Mouvement et Empreintes), puis en 1993 (Empreintes II) et la compositrice participait en 1994 à la première édition de la série Ateliers et concert (devenue Génération), mise sur pied pour permettre aux compositeurs-participants de travailler avec les musiciens durant le processus compositionnel. La même année, L’ECM faisait paraître son premier enregistrement, « ... fin de siècle – Nouvelle musique montréalaise » (SNE-590-CD), sur lequel on trouve des œuvres de Serge Arcuri, Marc Hyland, Estelle Lemire, Jean Lesage, Isabelle Panneton, Serge Provost et André Villeneuve. La musique d’Estelle Lemire a pu être entendue par la suite,
entre autres, au Festival Présences à Paris, interprétée par l’ensemble de la SMCQ (1999).

Mais sur quoi Véronique Lacroix se base-t-elle pour choisir les compositeurs dont l’ECM devient par la suite le porte-voix ?
Peut-on parler d’un style ECM ? « Je ne sais pas si on peut dire ça, répond la directrice artistique. Y a-t-il, par exemple, un style SMCQ ? La plupart des jeunes compositeurs qui sont joués là sont d’abord passés par chez nous. La SMCQ poursuit en quelque sorte le développement que nous avons amorcé. »

Générer et développer

Il y a en effet plusieurs intersections entre les intérêts des deux organismes. Ainsi, par exemple, le compositeur Sean Ferguson3 (1962) voyait l’ECM créer sa pièce Nuit blanche lors du concert final de sa série Ateliers et concert en 1996. Depuis, sa musique a pu être entendue à plusieurs reprises dans les concerts de la SMCQ ; il siège aussi au comité artistique de l’organisme depuis 1999, il a été l’un des 19 compositeurs de la Symphonie du millénaire coordonnée par la SMCQ et sa pièce In the Flesh a été créée à Paris par l’Orchestre philharmonique de Radio France dans le cadre du Festival Présences, en partenariat avec le festival Montréal / Nouvelles Musiques (MNM, coproduction de la SMCQ), où elle fut reprise par l’OSM. La musique du compositeur Jean Lesage4 (1958) était jouée dès 1990 par l’ECM, qui enregistrait sa pièce Le sentiment océanique sur son premier disque. La même année, il entrait au comité artistique de la SMCQ, qui a par la suite programmé sa musique plus d’une quinzaine de fois dans le cadre de ses concerts. L’ECM avait déjà programmé deux fois la musique de Vincent-Olivier Gagnon5 (1975) avant de l’inviter à participer à sa série Génération en 2004 ; on a pu entendre trois de ses œuvres lors de la dernière édition du MNM et sa pièce Alighieri y fut d’ailleurs interprétée par l’OSM lors du concert de clôture du festival. Rappelons enfin que le très inventif Jean-François Laporte6 (1968), l’un des rares compositeurs montréalais dont les œuvres sont jouées très régulièrement à l’étranger, est aussi passé par la série Génération, et plutôt deux fois qu’une, puisqu’il était des éditions 1998 et 2000. Lors de la cérémonie de remise des Prix Opus du Conseil québécois de la musique pour la saison 2001-2002, Jean-François Laporte s'illustrait à titre de Compositeur de l'année, Découverte de l'année et son œuvre Tribal était couronnée Création de l'année ! Le quatuor de saxophone Quasar, ensemble en résidence à la SMCQ, a par la suite lancé une campagne de levée de fonds qui a mené à la création, dans le cadre de l’édition 2005 du MNM, de sa pièce La plénitude du vide. Cette œuvre a aussi été couronnée Création de l’année lors de la remise des Prix Opus pour la saison 2004-2005 ! L’œuvre a été présentée dans une nouvelle version lors de la troisième édition du festival, en 2007, dans le cadre d’un programme entièrement consacré à la musique du compositeur (version disponible sur un disque paru sous étiquette 23five - www.23five.org). Il arrive aussi que le contraire survienne, comme dans le cas de Vincent Collard7 (1970), dont la SMCQ créait Shin Kan Sen en 1997, deux ans avant qu’il participe à la série Génération de l’ECM.

La série des Ateliers et concert / Génération, a certes permis d’établir un fait : lorsque vient le temps de sélectionner les participants à la série, Véronique Lacroix et les partenaires dont elle s’entoure ont du flair ! En effet, outre ceux qui ont déjà été cités, la plupart des noms que l’on trouve dans la liste des différentes éditions de la série ont une consonance familière, parce qu’il s’agit de compositeurs dont les œuvres sont jouées assez régulièrement. Quelques exemples : Bernard Falaise8 (1965 – l’un des incontournables de la scène de la musique actuelle à Montréal) en 1996 ; André Ristic9 (1972 – Prix Jules-Léger 2000, Opus du Compositeur de l'année 2000-2001) et Paul Frehner10 (1970 – Prix Claude-Vivier 2007 du Prix international de composition de l'OSM) en 1998 ; Patrick Saint-Denis11 (1975 – Prix Jules-Léger 2004) et Nicole Lizée12 (1973, Prix Robert-Fleming 2002) en 2002, etc. Véronique Lacroix ajoute : « Il y a aussi les jeunes compositeurs que je rencontre en tant que professeure au Conservatoire de musique de Montréal, et à qui je peux demander des œuvres pour l’ensemble d’étudiants que j’y dirige. Quelques fois, elles sont si bonnes que le compositeur passe par-dessus l’étape de la série Génération pour atterrir directement à l’ECM avec une commande pour le concert thématique annuel, ou une commande pour notre série avec l’ensemble de flûtes Alizé. »

Parmi les compositeurs maintenant bien connus qui doivent une fière chandelle à l’ECM, on pense aussi à Yannick Plamondon13 (1970 – Prix Jules-Léger 2002), dont l’ensemble jouait déjà la musique en 1998, ou Éric Morin14 (1969 – Prix Jules-Léger 2003), que l’ECM programmait dès 1999.

Célébrer

Le 9 mai 2007, l’ECM clôturera son 20e anniversaire avec un concert qui présentera trois créations et la reprise d’une œuvre étonnante du collectif Espaces sonores illimités15. Cette œuvre, Cadavres presqu’exquis, a été conçue spécialement pour être interprétée à l’église Saint-Jean-Baptiste, comme ce fut le cas lors de sa création en 1996 et comme ce le sera encore pour cette reprise, que l’on salue parce qu’elle sont assez rares dans ce genre de répertoire très particulier. Les créations au programme seront celles de Nicolas Gilbert16 (1979 – Opus de la Découverte de l’année 2004-2005 ; Premier Prix Serge-Garant 2005 ; joué à l’ECM depuis 2001), Pierre Klanac17 (1971 – Prix Robert-Fleming 2001 ; série Ateliers et concert en 1995) et Ana Sokolovic18. Véronique Lacroix dirigera un ECM de 24 musiciens et les solistes de ce programme seront Michèle Motard (mezzo-soprano), Matt Haimovitz (violoncelliste), André Ristic et Sara Laimon (pianistes). n

Musiques à longues portées! – Une soirée Espace Musique

9 mai, 20 h, église Saint-Jean-Baptiste

Billets de soutien, avec reçu de charité, aussi disponibles

Info : 514.524.0173

Ana Sokolovic (1968)

Originaire de Belgrade, Ana Sokolovic s’est établie à Montréal en 1992 pour compléter une maîtrise en composition avec José Evangelista. Elle recevait en début d’année l’Opus du Compositeur de l’année. Les 11 et 12 avril, à la salle Wilfrid-Pelletier, l’OSM donnera la création, sous la direction de Kent Nagano, d’un concerto pour orchestre commandée à la compositrice. L’orchestre et son chef apporteront l’œuvre avec eux dans leur première tournée pancanadienne, du 15 au 29 avril. « L’ECM est le premier ensemble à m’avoir commandé une œuvre ; c’était pour les Ateliers et concert en 1996. L’année suivante, l’ECM m’a commandé une petite pièce vocale de trois minutes, pour équilibrer la programmation d’un concert. C’est cette pièce, Pesma, allongée à une quinzaine de minutes, qui sera créée au concert du mois de mai. C’est grâce à ça que j’ai découvert que j’aimais écrire pour la voix, et c’est aussi grâce à cette pièce que la compagnie Queen of Pudding de Toronto m’a commandé une pièce pour six voix, et, après la création de celle-ci, un opéra ! »

Louis Dufort19 (1970)

Compositeur surtout connu pour son travail en électroacoustique, Louis Dufort travail pourtant de plus en plus, depuis 1999, du côté des musiques mixtes (instrument[s] avec traitements en temps réel) ; la compagnie Chants Libres créait en 2005 son électr’opéra L’Archange. Il collabore depuis 2000 avec beaucoup de succès avec des compagnies de danse, et principalement avec la chorégraphe Marie Chouinard. Il est membre des comités artistiques de l’ACREQ et de la SMCQ et est responsable de la série Tentacules de Codes d’Accès. Il participait à Génération 2002. « Il faut mentionner le courage de l’ECM d’offrir une telle tribune à un compositeur comme moi, qui ne suis pas un compositeur « instrumental », donc peu familier avec ce type d’écriture ; un risque qui se doublait puisque j’apportais aussi des traitements électroniques, ce qui n’est jamais simple. De plus, il a fallu répéter l’exercice tout au long de la tournée canadienne, alors, bravo à l’ensemble, vraiment ! Ça donne aussi l’occasion de réentendre son œuvre plusieurs fois, ce qui n’est pas donné à tout le monde... Il faut aussi souligner la fidélité de Véronique Lacroix envers les jeunes créateurs, qui m’a valu une commande en 2003 (Trip à six) et une autre, qui vient d’arrivée, pour l’ensemble Alizé ! »

Emily Doolittle20 (1972)

Originaire d’Halifax, la compositrice Emily Dooolittle était en train de compléter un doctorat à l’Université Princeton (New Jersey) lorsqu’elle a été sélectionnée pour participer à la série Génération 2000. En mars 2006, l’Orchestre Métropolitain du Grand Montréal programmait, dans sept concert donnés en tournée sur l’île, une pièce qu’il lui avait commandé pour célébrer le 50e anniversaire du CAM. « Four pieces about water est la première commande que j’aie reçue en dehors du réseau académique et c’est l’une de mes pièces les plus souvent jouées. Ça a été une étape très importante. Le travail avec l’ensemble, durant les ateliers, m’a apporté beaucoup ; ça aide vraiment lorsque quelqu’un comme Véronique Lacroix prend votre travail au sérieux ! Au niveau professionnel, la tournée au Canada avec l’ensemble m’a permis de rencontré beaucoup de monde et m’a donnée l’impression de trouver ma place parmi les compositeurs canadiens. »

ESI (1992)

Alain Dauphinais (1958), André Hamel (1955) et Alain Lalonde (1951) forment le trio Espaces sonores illimités, un collectif de compositeurs qui se spécialise dans la conception d’œuvres spatialisées, mais sans artifices électroacoustiques. L’ECM donnait en 1994 la création de leurs Musiques en espace sacré en ouverture du Festival de musique actuelle de Victoriaville (ESI retournait offrir un autre projet au FIMAV en 2005). En 1996, l’ECM commandait au collectif Cadavres presqu’exquis, qui sera reprise au concert du 9 mai. « Il y a chez l’ECM une volonté de faire bouger les choses » commente Lalonde, « On ose y prendre des risques » précise Dauphinais ; « Le travail que fait l’ECM est extrêmement louable » conclue Hamel.

Rising Stars

Joseph Kaiser By Joseph K. So

There is nothing quite like a beautiful tenor voice to generate excitement in the opera world. And when that beautiful voice is attached to a handsome face and a tall, strapping frame, backed by exceptional musical intelligence with loads of communicative power, you have the perfect ingredients for a star. Montreal native baritone-turned-tenor Joseph Kaiser has what it takes to be Canada’s next tenor sensation. We got a sneak peak of this phenom last September, when Sir Kenneth Branagh’s new film, The Magic Flute, starring Kaiser, premiered at the Toronto International Film Festival. A high-profile engagement such as this is what has helped open doors for Kaiser, who has sung, in quick succession, Narraboth in Salome opposite Deborah Voigt, Eisenstein in Die Fledermaus, Chevalier de la Force in Les Dialogues des Carmélites, which starred Canada’s own Isabel Bayrakdarian, and the title role in Roméo et Juliette, all at the Lyric Opera of Chicago.

Kaiser makes his home in Chicago with his lawyer-wife Julie, and sons, Jackson (age 2) and Jacob (9 months). On a recent conversation with him, it was clear that he has reason to be happy with the direction his career is taking and says, “I have had the chance to sing some terrific roles with world-class singers and a heck of a band here in Chicago, all the while being at home with my family. I can’t think of a better scenario.” But success means more engagements away from home, including such tempting offers as Lensky in a new Salzburg Eugene Onegin with Barenboim, a Covent Garden debut in Salome with Philippe Jordan, and a debut in Jenufa in Munich. The most significant of all is his return to the site of his initial triumph, the Metropolitan Opera, where he was an Auditions finalist two years ago. On November 13, Kaiser will step onstage at the Met, this time as Tamino opposite soprano Diana Damrau.

How does it feel to be away from home so much? “It’s bittersweet when you get a fantastic job that is going to take you away from your family. But I have a very understanding wife and two beautiful boys. Also, video chats on the internet make things a bit easier. I have also started to get creative. Recently, I made a “book” of pictures from my trip with a short story that I invented and sent it to my older son to read at bedtime. It’s a nice way to keep him up-to-date with what I am doing, and I, in turn, feel like I’m still part of their everyday lives.”

The Cecilia String Quartet By Tamara Bernstein

In 2004, the Cecilia String Quartet (or “the Cecilia”) came to life as a way for two undergraduates at the University of Toronto to fulfil a chamber music course requirement. Remarkably, the foursome ended up with much more by winning the university’s coveted Felix Galimir Chamber Music Award. Three years later, fueled by the kind of passion and intelligence that is reminiscent of their sometime mentors, the St. Lawrence String Quartet, the Cecilia has become a quartet to watch. And not just in Canada. Next July the Toronto-based group heads to the prestigious Melbourne International Chamber Music Competition.

Last summer the Cecilia, made up of violinists Sarah Nematallah and Sharon Lee, along with violist Caitlin Boyle and cellist Rebecca Wenham, took the plunge and went full-time on honing their craft, rehearsing five days a week.

While the Cecilia’s members have been coached by the who’s who of the quartet world, including the Juilliard, Emerson and Tokyo String Quartets, they are quickly discovering their own unique voice. At their recent Music Toronto debut, Beethoven’s well-known “Razumovsky” Quartet, Op. 59, No. 2,
trembled with suspenseful improvisation; their Shostakovich (the Ninth Quartet, Op. 117) was harrowing, with the pizzicato chords of the fourth movement zinging like electrical shocks and the recitative-like passages crying out from the depths of the soul though refraining from any
over-the-top histrionics.

Like the St. Lawrence, the Cecilia is comprised of strikingly different musical personalities that complement one another. At their Music Toronto concert, Lee was a compact fireball on second violin and Nematallah led with generosity and confidence. Cellist Rebecca Wenham confesses to adoring the intellectual side of string quartet playing but agrees when violist Caitlin Boyle rhapsodizes about the way the medium “enables you to communicate without speaking; to use your instruments to speak on some other weird, chaotic level.” Boyle believes that four musicians playing together offer the ideal balance. “If you add any more people, there are too many voices; if you take away one, it’s not enough. A string quartet is the most number of players you can have, and also the least.”

Watch for the Cecilia’s ten-city Jeunesses Musicales tour of Ontario and Quebec in April and its return to the Toronto Music Garden on August 26.

Anne-Julie Caron By Tamara Bernstein

I will never forget the first time I heard Anne-Julie Caron perform. It was a couple of years ago, before the young marimbist’s spectacular six-prize sweep of the Montreal Symphony Orchestra’s 2005 competition, before her second prize at the 2006 International Marimba Competition in Linz, Austria, and way before her Prix Opus (“2007 Discovery of the Year”) triumph—in short, before I or anyone else east of Quebec knew her from Eve.

Prior to my meeting her in person, Caron had phoned me and asked, in her charming French-accented English, if I would be interested in booking her on the Toronto Music Garden series. Of course I would listen to her demo CD I told her, but frankly, the chances of my bringing a marimbist in from Quebec for what is essentially a local series were slim. Nevertheless, the demo arrived promptly and I proceeded to play it, cuing to a live, non-commercial recording of Caron’s own arrangement for marimba and orchestra of Saint-Saens’s famous Introduction and Rondo Capriccioso for violin and orchestra. I was instantly captivated; the old saying that you can tell everything about a musician in three measures was true. Within two beats, Caron had my undivided attention and by the time she crossed the bar line into the fourth, her timing and sense of nuance and control of colours had literally taken my breath away. Such an exquisitely expressive marimba made even famous violinists pale in comparison. I was so taken by Caron’s talent that in the ensuing months I played that track for every musician who crossed my path. Each time they were just as mesmerized as I had been. Needless to say, I picked up the phone and booked Caron for the Music Garden.

When asked what she loves most about the marimba it was not at all surprising that Caron spoke of its warmth and expressive possibilities. “The texture of the sound is very sensual to me,” she explained. “I really feel it is an instrument from the ground.”

Caron’s solo CD on the Classic Concert Records label (part of her Linz prize package) is due out by the end of this year. Among her scheduled appearances, she will be at the Festival International du Domaine Forget this summer.

Elaine Jean Brown By Wah Keung Chan

W hen soprano Elaine Jean Brown won Season 2 of the popular Bathroom Divas competition last month, she proved that it's never too late to pursue a lifetime dream. Although singing was always her passion, the svelte 59-year-old Calgary grandmother, only began voice lessons 12 years ago, when she encouraged her youngest daughter, Robyn, also a finalist in Bathroom Divas Season 2 (she later withdrew due to illness), to take voice training.

Growing up in St. John's, Newfoundland, Brown (née Sparkes) had scant opportunity for exposure to opera despite the fact that she says, “As long as I can remember, singing was all I wanted to do.” She sang in choirs as her only outlet during her teens even though she was constantly reprimanded for a voice that stood out. “With the ring in my voice, I was a choir director's nightmare!” she recalls with chagrin. “My training was to suppress my voice, to balance with everyone else.” Aside from the occasional church solo, the dream of someday being plucked from the choir to become a world-class soloist was the stuff of fairytales; she could only aspire to taking singing lessons.

Brown took post-secondary studies in business administration but married early and, soon after, her priority became her young family. Even though there was no money or time for voice lessons as she settled into her life as a part-time Calgary housewife, she managed to continue singing in a choir. When she was finally able to take lessons, it took Brown two years of studying first with Mel Kirby, and then, with Elaine Higgin Case to rid herself of the chorister technique. She has since won numerous awards at the Kiwanis Music Festival and the local NATS (National Association of Teachers of Singing) competition. For the past seven years, Brown has also been a regular chorus member of the Calgary Opera, and has even recorded her first CD. She considers the intense 3-week Bathroom Diva opera boot camp a once-in-a-lifetime learning experience. “After all the years of training I have finally gotten my voice to a place where it is supposed to be. It has given me confidence in performing and in knowing how my voice is going to sound.” During her winner's concert with the Vancouver Symphony Orchestra, Brown delivered a spectacular performance which did her coaches proud.

What's her advice for the next group of Bathroom Divas? “You'll never know you can do it if you don't try. I thought it was too late for me, but it's not.” And, when asked where she will go from here, she promptly replies, “If I have one or two really great years of performing and touching people with my voice, that will be the ultimate. At my age, I don't know how long my voice is going to last, but I'm going to go for it!”


(c) La Scena Musicale