Jazz
February 1, 2007
Dossier ténor
Frank Lozano
Une saison dans la vie de…
Marc Chénard
Si le jazz newyorkais se fait davantage
remarquer à Montréal que l’inverse, le festival Montréal en lumière
mettant justement cette ville en vedette ce mois-ci, il arrive aussi
que nos talents séjournent dans la Grosse Pomme, question de se parfaire
ou de jouer quitte ou double. Pour ce qui est de Frank Lozano, Dame
Chance lui a souri l’an dernier: bénéficiaire de la bourse de mi-carrière
décernée par le gouvernement du Québec, il s’est rendu au cœur
même de Manhattan, logé aux frais de la province dans un appartement
spécialement mis à la disposition d’artistes désireux de se ressourcer
dans ce milieu.
Rencontré en début d’année, à peine
deux semaines après la fin de sa résidence de six mois, ce saxo ténor
des plus polyvalents, tant par les formations dont il fait partie que
par son arsenal d’instruments (arrondi par un sax soprano, une flûte
et une clarinette basse) en est ressorti ragaillardi par l’expérience.
«À New York, dit-il, on n’est jamais en manque de musique, il y
en a partout, tout le temps, sur une foule de scènes différentes.
En montant Broadway, vers le Uptown, la musique mainstream
domine; plus bas, dans le Downtown, ce sont les musiciens plus
aventureux, ou contemporains si l’on veut.» Quel était son plan
de match? Il est parti tout simplement pour écouter, s’instruire
et… jouer!
Côté écoutes, il en a largement profité
pour faire le tour des bars et salles de concerts, son fait saillant
étant la prestation magique du trio Frisell, Lovano et Motian au Village
Vanguard. Mais il y a les petits bars, comme le Barbès à Brooklyn
ou le 55 Club dans le East Village, deux véritables laboratoires musicaux
pour lui. Et c’est justement là, au 55, qu’il a pu voir Dave Liebman,
dans l’espoir de le solliciter pour une «leçon». «Un type de sa
réputation n’a vraiment pas le temps pour ça, affirme Lozano, mais
il m’a tout de même invité à assister à l’un de ses cours d’harmonie,
qu’il donne au Manhattan School of Music.» Dans cette même soirée,
il a aussi fait la connaissance du guitariste Vic Juris, avec qui il
a discuté de concepts musicaux, puis il y eut une rencontre avec George
Garzone, une éminence grise parmi les saxos post-coltraniens à la
croisée des styles free et mainstream.
Nourri de leurs conseils, Lozano s’est
aussi laissé imbiber par le milieu pour composer du nouveau matériel
qu’il a rodé durant son séjour avec des accompagnateurs montréalais
étudiant sur place, dans les semaines suivant un passage-éclair à
Montréal pour effectuer un enregistrement radio en sextette avec des
complices de sa ville natale, Ottawa, et d’autres de Toronto. Fort
de cette expérience, Frank Lozano estime s’être pleinement ressourcé,
si bien qu’il compte réaliser son premier disque comme leader, une
nouvelle certes bienvenue pour un sideman de qualité qui mérite
bien sa place au soleil.
À écouter:
Effendi jazz lab: Chance meeting
Alain Bedard: Quintette (Les
disques Effendi) Sphère réflexion (Les disques Effendi)
Isaiah Cellarelli: Lieux-dits
(Ambiances magntiques
À voir: Avec l’ensemble other
voices de Tom Gossage
Les mondes de Ken Vandermark
Félix-Antoine Hamel
Selon son site Web, Ken Vandermark aurait
une vingtaine de projets sur le métier en ce moment. Rien d’étonnant
si l’on considère la discographie de ce saxophoniste, clarinettiste
et compositeur (né en 1964), ou encore son calendrier de tournée très
chargé. Il est à noter que ces projets font appel à un cercle d’improvisateurs
partageant une certaine vision qui recoupe autant d’éléments stylistiques
puisés dans le jazz plus mainstream, la musique contemporaine
européenne, le rock, et même les abstractions sonores de la musique
électronique actuelle. C’est à travers cette hétérogénéité
apparente que Vandermark et ses collègues cherchent à se bâtir un
langage commun dans l’espoir de réaliser ce que Steve Lacy appelait
le poly-free, soit une musique nourrie des innovations du
free jazz mais tout de même régie par des cadres, qui permettent
aux musiciens d’éviter les écueils de la stagnation de l’impro
libre.
Ce cercle d’improvisateurs s’est
constitué d’abord à Chicago, où le saxophoniste a élu domicile
en 1989. Influencé par le style décapant du NRG Ensemble de Hal Russell
(dont il fit partie après la mort de ce dernier), Vandermark devient
peu à peu la figure de proue de la scène actuelle de la Cité des
Vents, y croisant, entre autres, les Joe McPhee, Fred Anderson et Misha
Mengelberg. Après plus d’une décennie, son quintette (le Vandermark
5) s’est affirmé comme son groupe le plus stable, qu’il utilise
à la fois pour développer ses talents de compositeur et réaliser
d’occasionnelles relectures de classiques du free jazz, bien
qu’il semble avoir renoncé à poursuivre ce filon. Avec Mats Gustafsson,
saxophoniste suédois de la même génération, Vandermark trouve un
interlocuteur qui semble tracer une voie parallèle à la sienne, lui
ouvrant aussi les portes de la scène scandinave.
En 1997, Vandermark réussit un coup
de maître en participant à la mise sur pied par Peter Brötzmann —
saxo légendaire du free jazz européen — du ChicagoTentet,
l’une des formations-phares du jazz actuel. Les aller-retours du saxophoniste
entre l’Amérique et l’Europe ont aussi donné naissance à de petits
ensembles tels School Days, Free Fall et le Free Music Ensemble. Bien
que le V-5 demeure le véhicule idéal pour ses talents de compositeur,
on ne saurait négliger ses contributions aux grandes formations, pour
le Tentet, bien sûr, mais aussi pour son Territory Band. Ayant jadis
étudié à Montréal, Vandermark revient souvent en ville avec l’un
ou l’autre de ses différents projets, comme c’est le cas pour son
quintette, qui foulera les planches de la Sala Rossa ce mois-ci. Une
fois de plus, il sera entouré de ses accompagnateurs habituels: Dave
Rempis (saxos ténor et alto), Kent Kessler (contrebasse), Tim Daisy
(batterie) et un nouveau venu depuis l’an dernier, Fred Lomberg-Holm
(violoncelle). Pas de doute, Ken Vandermark est un musicien à suivre,
même si la tâche de faire le tour de ses mondes s’avère de plus
en plus ardue!
À écouter:
Free Music Ensemble: Montage
(OkkaDisk)
Vandermark 5: A Discontinuous
Line (Atavistic)
Territory Band-5: A New Horse
For The White House (OkkaDisk)
Vandermark 5: Alchemia
(coffret de 12(!) DC, Not Two Records, Pologne).
À voir: 11 février, Sala Rossa
Sur le web: http://:www.kenvandermark.com
Chris Potter: Keeping the Freshness
Alive
Paul Serralheiro
Is there an instrument more emblematic
of jazz than the tenor saxophone? Just think of its great heroes: Hawkins,
Young, Coltrane, Rollins, Gordon, Shorter — even a controversial one
such as Albert Ayler — and one is only looking at the upper echelons.
But if there is a good candidate to climb
his way up that ladder, one would certainly have to consider Chris Potter.
What sets this young veteran apart from many other fine players on the
instrument is his winning combination of above-average talent and hard
work. By 13, he was already playing his first professional gig, a mere
three years after taking up the alto saxophone. Over time Potter has
absorbed the styles of his musical forefathers (his sources are dutifully
acknowledged in his 2001 release Gratitude). Over the last decade,
he has contributed both fire and intellect to many top-notch bands,
lead by some of the finest leaders out there today, Dave Douglas and
Dave Holland most prominently. In years past, he has earned his stripes
with a host of greats ranging from Paul Motian, Ray Brown, Jim Hall,
James Moody…
“My aesthetics are based in Bird and
Lester Young and Sonny Rollins,” he has claimed. Indeed, there are
the lyrical flights of the first (Charlie Parker), and the fluidity
of the second, but also a robustness of sound inherited from the latter.
Towit, is a very rhythmical player, be it in more straight-ahead jazzy
settings and more so when things become funky, as is the case with his
current group, “Underground.”
As for musical ideas, he is mining contemporary
sounds with some success, judging by how busy he is: since the New Year,
he has been out on tour in Europe. A postmodernist by all accounts,
he views his approach in the following terms: “I want my music to
have that emotional impact [which Bird and Prez had]. What I learned
from them in terms of phrasing, sound, approach to rhythm will never
be outdated. I would like to use the same aesthetic sensibility with
more contemporary harmonic and rhythmic concepts, being influenced by
classical, world music, funk, rock, rap, country, whatever… digesting
new ideas, new influences, to keep the freshness alive.”
At 37, the tenorman has as virile a sound
as you can get, but also swings in un-clichéd turns of phrase while
sailing through complex harmonic and metrical hoops. Just as capable
of playing “in” as “out,” Potter is a wellspring of musical
ideas — proof of this can be heard in the Dave Holland Quintet’s
Extended Play, one of the finest CDs of 2003. This combination of
qualities may well have contributed to his being named winner of the
prestigious Danish Jazzpar Prize in Y2K; he is the youngest musician
ever to have been honoured by that now discontinued award.
At the close of the Montréal en Lumières
festival, Potter will breeze through Montreal with his group. Its lineup,
comprised of keyboardist Craig Taborn, guitarist Adam Rogers, and drummer
Nate Smith, is unusual in that there is no bass player. Could it be
that he is taking the lead by adding one more to the number of other
notable bass-less trios of recent memory, e.g. Dave Douglas’s Tiny
Bell Trio (trumpet, guitar, drums) and Tim Berne’s Hard Cell (sax,
keyboard, drums)? The challenge then is to get the momentum going without
the usual foundation of those deep bass overtones. But given their heavy
work schedule, these men and their savvy leader will surely be up to
it.
For more information and some sampling
of Potter’s art, visit his web site: www.chrispottermusic.com
Souvenirs du Maître
Coleman Hawkins: The Essential Sides
Remastered 1929-1939
JSP 931 (coffret de 4 disques compacts)
****
Coleman Hawkins: The Stanley Dance
Sessions
Lone Hill Jazz LHJ10189
****
Surnommé «le Père du saxo ténor»,
Coleman Hawkins (1904-1969) eut assurément une grande part dans l’établissement
de cet instrument dans le jazz. D’abord remarqué au sein de l’orchestre
de Fletcher Henderson, Hawkins s’exilera ensuite volontairement en
Europe de 1934 à 1939. Ce coffret édité par l’étiquette britannique
JSP nous offre l’essentiel des enregistrements du saxophoniste durant
sa première période de gloire, en dehors de ceux qu’il a réalisés
avec Henderson. On a choisi de présenter les sessions complètes, incluant
même les pièces où Hawkins ne joue pas en solo, mais vu les autres
solistes présents, on ne s’en plaindra pas: Fats Waller, Benny Carter,
Henry «Red» Allen, Benny Goodman, Django Reinhardt ne sont que quelques-uns
des musiciens qui brillent à ses côtés. Côtoyant les chefs-d’oeuvre
que sont Hello, Lola et One Hour (1929), le Firebird
de Spike Hughes, le Heartbreak Blues avec Allen (les deux de
1933) ou la session parisienne du All Star Jam Band de 1937 (avec
Carter et la crème des musiciens français de l’époque), on retrouve
d’obscures séances dignes d’un grand intérêt, par exemple ces
trois pièces enregistrées par l’excentrique trompettiste Jack Purvis
en 1930. Le saxophoniste se démarque habituellement de son entourage,
prouvant qu’il fut l’un des premiers solistes de son temps, le seul
peut-être, à s’approcher de l’envergure d’un Louis Armstrong.
Le repiquage sonore, par Ted Kendall, est exemplaire … comme toujours.
Essentiel.
En vieillissant, Hawkins devait conserver
un esprit d’ouverture qui le poussa à collaborer avec certains musiciens
des plus progressistes de l’époque (Monk, Roach, Rollins). Malgré
tout, c’est en compagnie de musiciens au tempérament plus classique
qu’il devait graver ses meilleurs albums des années 50 et 60, notamment
chez Prestige/Swingville et Verve. Cette compilation Lone Hill réédite
d’abord le 33-tours d’origine The High And Mighty Hawk, produit
en 1958 par le critique Stanley Dance et paru sous étiquette Felsted,
où il est entouré de Buck Clayton à la trompette, Hank Jones au piano,
Ray Brown à la contrebasse et du batteur Mickey Sheen. Le saxophoniste
et le trompettiste sont tous deux au meilleur de leur forme, notamment
dans le Bird Of Prey Blues de 11 minutes qui ouvre l’album.
En plus des six pièces qui composaient l’album d’origine, quatre
plages inédites enregistrées quelques jours auparavant s’y ajoutent,
celles-ci avec Roy Eldridge et George Duvivier remplaçant Clayton et
Brown, plus un extrait d’un concert de 1955. Magistral. Félix-Antoine
Hamel
In Memoriam
Michael Brecker 1949-2007
On le savait souffrant d’une maladie
rare de la moelle osseuse: un avis de recherche de doneur a circulé
sur Internet l’an dernier et on en trouva même un. Malgré une rémission,
l’opération n’eut pas les résultats escomptés. Pourtant, Michael
Brecker était sur le chemin du retour et enregistra un ultime disque
en studio, terminé dans les semaines précédant sa mort, à la mi-janvier.
Rappelons sa montée en flèche dans les années 70, avec son frère
trompettiste Randy, tous deux ayant profité de la vague du jazz fusion
(qui n’a pas entendu les Brecker Brothers?) Comme saxo ténor, Michael
a été sans doute le plus célèbre des émules blancs de monsieur
Coltrane et sa carrière aurait bel et bien été impensable sans ce
dernier. Au fil des ans, il s’est prêté à tous les genres musicaux,
le free et autres musiques expérimentales exceptées, du jazz
mainstream acoustique à la musique la plus pop et jusqu’au
world. Véritable bête de studio, récoltant pas moins de 11 trophés
Grammy, il a réussi à se faire une notoriété dans le monde du spectacle,
si bien qu’il réalisait en 1987 un premier disque à son nom. Pourtant,
quel que soit le contexte dans lequel il se situait, il restait toujours
le même; on le reconnaissait d’emblée par sa sonorité lisse, sa
technique infaillible et ses guirlandes de notes, qualités qui ont
suscité l’admiration de bien d’autres musiciens tout en incitant
moult imitateurs. Un styliste avant tout, Michael Brecker n’a rien
inventé: il est venu, a joué et s’est tu maintenant, mais son immortalité
est assurée par une copieuse discographie. Marc Chénard
A Certain Respect for Tradition: Mark
Miller on Jazz
Selected Writings 1980-2005
The Mercury Press
ISBN-55128-125-2
Gracing the cover of this offering, penned
by the now retired Toronto music scribe Mark Miller, is one of his own
shots — a picture of tenor saxophone legend Joe Henderson, hands held
in prayer, seemingly looking in at the title. The “respect” is very
much there in the 80-plus pieces selected by its author, most of which
appeared in the Globe and Mail. Along with the consistent tone,
a clear stylistic approach emerges from the very first page. Indeed,
Miller honed his craft very early on, and one may liken him to a kind
of Raymond Chandler of the jazz world; these highly suggestive miniatures,
well worth (re)reading, have a fresh angle to them. There are encounters
here with musicians of all stripes and nationalities, caught in venues
across the land. From his earliest takes, on Art Blakey and Guy Nadon
in 1980, to the 2005 finale on Pat Metheny, we get the chance to appreciate
Miller’s knack for fetching the detail that will make the story. One
can almost see Sarah Vaughan searching for a Kleenex box, or be struck
by Steve Lacy’s use of an unusual word (“Copacetic”). His evocations
of settings and delineations of character are hallmarks of an engaging
storyteller, not that of a pedantic critic on a mission of enlightenment.
But enlighten he does, by framing his story properly, using words judiciously
and zeroing in on detail. While he eschews any first person indulgences
to let the story speak for itself, Miller’s own preferences are also
evident here, his tastes leaning more towards musicians who work to
extend the tradition rather than redefine it. Paul Serralheiro
Une histoire d’étiquettes (IV)
CD Blues
Charles Collard
On s’interroge souvent sur le sens
de la crise du disque à l’aune de la révolution technologique, les
plus pessimistes annonçant même la mort du CD. Rappelons-nous que
les rédacteurs de cette section ont publié, durant l’automne, un
survol historique des étiquettes de jazz, survol dans lequel on évoqua
Internet, bien sûr, et ses enjeux pour cette musique. Nombre d’analystes
anticipent un déclin du disque au profit des musiques «dématérialisées».
Toutefois, cette crise est paradoxale puisque de nouvelles parutions
continuent d’inonder les bacs, mais cette hausse, faut-il le dire,
est redevable en bonne partie aux labels indépendants (jamais comptabilisés
dans les statistiques officielles). Si le temps n’est pas encore venu
d’annoncer les obsèques du disque, il n’y a pourtant pas de quoi
se réjouir.
L’ogre et les «petits Poucets»
Comme l’horizon du marché se rétrécit,
l’industrie est en proie à une profonde mutation pour répondre au
défi des nouvelles technologies. Naguère, la question ne se posait
même pas; ainsi, on pouvait parler d’une hégémonie des grandes
compagnies (les majors) sur la distribution de la musique et
le CD déferlait à coups de rééditions. La notion même d’«étiquette
indépendante» est en mutation, dès lors qu’une multinationale comme
Universal contrôle la distribution de labels comme ECM, Impulse ou
Verve. Ces majors, réduits à trois joueurs, poursuivent leurs activités
comme si on était encore à l’âge d’or du CD, dictant leurs règles
au monde entier. Le nouvel ogre Vivendi (qui contrôle désormais Universal)
est une entité commerciale complexe cotée en bourse, répondant aux
actionnaires. Pourtant, ce monde de rentabilité est totalement inadapté
au jazz, dont le marché ne représente qu’un maigre créneau de 4%,
constitué pour la majeure partie d’amateurs fidèles à une musique
plus traditionnelle, voire commerciale.
Les petits Poucets «indépendants»,
eux, ont pris le relais pour que la musique ne soit pas seulement une
marchandise. En effet, la valeur artistique reste l’assise promordiale
du jazz, qui lui donne son droit de cité devant la prolifération du
clonage musical et de la recherche obsessive du succès commercial.
Certes, les motivations des créateurs sont multiples, mais les plus
opiniâtres revendiquent encore la liberté d’expression avant le
succès. L’avant-garde circule peu dans les médias, mais l’art
authentique a rarement nourri les masses, seuls les initiés appuyant
cette cause dans un univers peu subventionné par les pouvoirs publics.
Internet à la défense du jazz?
Par le truchement d’Internet, les œuvres
circulent davantage et cela a déjà des conséquences sur les majors.
Universal, pour reprendre cet exemple, proposera sous peu le téléchargement
gratuit de son catalogue par l’entremise de la nouvelle société
newyorkaise Spiralfrog. Confrontés à cette situation, les labels indépendants
s’organisent pour diffuser leurs œuvres à plus grande échelle,
notamment par l’écoute d’extraits musicaux sur leurs sites Internet,
voire la vente directe de leurs produits à partir du Web. Ce faisant,
le public pourra découvrir des œuvres qui, espérons-le, attiseront
de nouveau la passion en l’incitant à revenir vers l’objet disque.
Dans le monde branché idéal que nous souhaitons tous, les musiciens
devront être dûment reconnus et rémunérés; l’album, pour sa part,
restera toujours une référence face au caractère éphémère de la
musique virtuelle. Pour lecteur et mélomane, voici, en terminant, trois
sites pertinents liés à la promotion de ce qu’il est encore convenu
d’appeler… le Jazz!
www.allaboutjazz.com, www.indiejazz.com,
www.lesallumesdujazz.com |
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