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La Scena Musicale - Vol. 11, No. 10 August 2006

Mozart 250 sélection du mois

August 6, 2006


Édition Mozart Harmonia mundi

La maison de disques Harmonia mundi souligne le 250e anniversaire de naissance de Mozart en rééditant une sélection de dix de ses enregistrements consacrés à Mozart: Le nozze di Figaro et Cosi fan tutte dirigés par René Jacobs (HMX2961818.20 et HMX2961663), le Requiem et la Messe en do mineur selon Philippe Herreweghe (HMX2961620 et HMX296139), des sonates, variations et pièces pour piano solo jouées au pianoforte par Andreas Staier (HMX2961815), l’intégrale des trios avec piano par les Mozartean Players (HMX2967033.34), des divertimenti pour cordes par le Freiburger Barockorchester (HMX2961809), la Sérénade no 10 et la no 12 par l’Harmonie de l’Orchestre des Champs-Élysées dirigée par Herreweghe (HMX2961570), des « musiques de nuit » par The English Concert dirigé par Andrew Manze (HMX2967280) et le Quintette avec clarinette joué par le clarinettiste Michel Portal (HMX2961118).

Les enregistrements choisis bénéficient d’une édition en livres-disques à couverture rigide, glissés dans un fourreau. Chaque volume est trilingue (français, anglais, allemand) et illustré d’une riche iconographie. On y retrouve des notices biographiques sur les interprètes, ainsi que des essais forts intéressants sur les œuvres au programme et le contexte. Un texte présentant « le regard de l’interprète » s’y ajoute parfois, ou encore un « Zoom sur… » un élément plus précis, tel une pièce (analysée plus en détail), une forme, etc. Il s’agit d’un très beau travail d’édition.

Et la beauté ne se limite pas à la présentation. Les cinq volumes reçus à La Scena Musicale sont autant de petits bijoux musicaux et ces enregistrements, pour la plupart sur instruments d’époque, ont déjà reçu des éloges de la presse lors de leur première parution. Le nozze di Figaro, dirigé par René Jacobs, acquiert véritablement un nouveau souffle. Oubliez les conventions faciles; c’est un regard véritablement nouveau et personnel que pose Jacobs, qui dirige des artistes de premier plan (Simon Keenlyside et Véronique Gens en tête des solistes, le Concerto Köln, etc.). C’est également une lumière entièrement nouvelle que pose sur les pièces pour piano Andreas Staier avec son pianoforte. L’allemande de la Suite en do majeur K. 399 est une pure merveille. Staier y utilise le moderator, une genouillère qui permet à un tissu de se glisser entre les marteaux et les cordes et qui donne aux attaques et à la sonorité une teinte vaporeuse. Quant à l’intégrale des trios avec piano des Mozartean Players (2 CD), également sur instruments d’époque, elle propose une approche simple, raffinée, où les interprètes s’effacent devant la musique. Bref, on peut se tourner vers cette collection sans risquer d’être déçu. Isabelle Picard

La clemenza di Tito

Freiburger Barockorchester, RIAS Kammerchor / René Jacobs; Mark Padmore (Tito), Alexandrina Pendatchanska (Vitellia), Bernarda Fink (Sesto),
Marie-Claude Chappuis (Annio), Sunhae Im (Servilia), Sergio Foresti (Publio)

Harmonia mundi HMC 901923.24
(2 CD: 2 h 15 min)

HHHHHI $$$$

On a beaucoup entendu que La clemenza di Tito était un opéra mineur dans le catalogue mozartien, composé rapidement, simultanément à La flûte enchantée, sur un livret imposé et de qualité douteuse. On a beaucoup parlé, aussi, du fait que les récitatifs, écrits par un élève de Mozart, étaient d’un niveau très inférieur au reste. Même l’érudit musicologue Charles Rosen, dans Le style classique, a affirmé qu’il s’agissait d’« un opéra extraordinairement oubliable ». Cette vision des choses ne fait cependant plus consensus, et pour se faire une idée par soi-même, l’enregistrement de l’œuvre sous la direction de René Jacobs est idéal. Même les plus sceptiques pourraient être convaincus. Les solistes, tous de qualité exceptionnelle, savent aussi bien varier la reprise d’un aria da capo que déclamer de manière vivante les récitatifs, ce qui maintient constamment l’intérêt de l’auditeur. Jacobs a également retouché légèrement les récitatifs là où des faiblesses étaient trop évidentes. À écouter pour redécouvrir une œuvre négligée. IP

Die Entführung aus dem Serail

Soloists, Stuttgart Chorus, RSO Stuttgart/Gianluigi Gelmetti

Stage Director: Michael Hampe

Video Director: Claus Viller

EuroArts 2055018 (156 min)
Sound: 2.0 & 5.1

HHHHII $$$

This 1991 performance of Mozart’s Singspiel was recorded live at the Schwetzinger Festival. Michael Hampe directs an attractively staged production which can stand comparison with the finest available on DVD. The classic 1980 Karl Böhm film which was re-issued by DG last year (073 407-5) and Zubin Mehta’s Florence production of 2002 (TDK DVUS-OPEADS) both have a loyal following. Well endowed with Mozartian charm, good music and fine singing, the Hampe/Gelmetti collaboration is a legitimate and refreshing addition free of exaggerated buffoonery. As Martin Hengelbrock suggests in the booklet note, the production achieves,”… the ‘golden mean’ between crude realism and pure aesthetics that Mozart always insisted on.” Even the moments of uttered violence seem comical.

The singers are very good. Ruth Ann Swenson (Konstanze) delivers a highly charged Martern aller Arten. Hans Peter Blochwitz (Belmonte), Manfred Fink (Pedrillo) and Malin Hartelius (Blonde) turn in excellent performances while we could ask nothing more of the incorrigible Kurt Rydl who personifies Osmin, the fierce Turkish stereotype of Mozart’s day. Rydl took the same role for Mehta at a somewhat lower voltage rate. Gianluigi Gelmetti is a seasoned conductor who grasps the full measure of the score. W.S. Habington


(c) La Scena Musicale