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La Scena Musicale - Vol. 11, No. 10 août 2006

Olivier Godin à Orford

Par Guy Bernard / 7 août 2006


Je m’attendais à voir Olivier arriver en retard, à la dérobée, cellulaire dans une main, agenda dans l’autre, trouvant le moyen, par je ne sais quel doigté abscons, de tenir une cigarette au milieu d’une conversation téléphonique de première importance.

Il n’en fut rien. Olivier est arrivé à l’heure, frais et dispos. Il revenait du Domaine Forget où il venait d’enregistrer, avec Marc Boucher, un cycle de lieder inédit de Théodore Dubois. Le petit-fils du compositeur en tenait la seule copie encore existante.

À peine installés dans le petit café de la rue St-Denis, nous sommes en pleine conversation. Pas d’intro. Olivier vient d’être nommé codirecteur de l’atelier d’opéra du Conservatoire de Musique de Montréal, conjointement avec Esther Gonthier et les choses vont vite ! Il part demain pour le Centre d’arts Orford où il est désormais le principal répétiteur d’opéra en plus d’accompagner diverses classes d’instruments.

Rapidement, je comprends qu’au rythme où va la discussion, je ralentirais la cadence si je lui posais des questions sur sa formation musicale. J’ai quand même pu lui en tirer quelques lignes:

Il s’initie au piano à 7 ans, puis étudie à l’école Pierre-Laporte avec Gilles Simard et Lucille Ouellette avant d’entrer au Conservatoire de Musique de Montréal, en 1995. Il y gradue sous l’égide de Raoul Sosa avec un Premier Prix en piano et en musique de chambre. C’est aussi dans cette période qu’Agnès Grossmann l’invite comme accompagnateur au Centre d’arts Orford.

À travers ses projets, le concert à six pianos (toujours au Centre d’arts Orford) qui souligne les 55 ans de l’institution, lui tient particulièrement à cœur. Sandra Murray, Claire Ouellet, Mariane Patenaude, Francis Perron et Lorraine Prieur partageront la scène avec lui. La Valse de Ravel, arrangée par le compositeur, la Sonate pour 2 pianos en majeur, K.448, de Mozart et autres Fantaisies sur des airs de Carmen côtoieront des arrangements créés pour l’occasion. Ainsi, Olivier entendra (et jouera) ses arrangements de Roméo et Juliette (Prokofiev), de la Danse Macabre (Saint-Saëns) et même de la Dämonen Tanz de Eduard Holst qui, si elle décoiffe lorsque jouée par un seul pianiste, devrait, à 12 mains, souffler les premières rangées de la salle Gilles-Lefebvre !

Il y aura évidemment plusieurs autres concerts cet été. Entre autres, les Vents d’Orford (11 août, 20 h) et même un spectacle pour enfants intitulé Annabelle Canto sur le chemin de la musique avec Marie-France Duclos, soprano et Olivier Godin… au piano.

Après plusieurs cafés, Olivier repart comme il est arrivé. Il quitte pour Orford. « Si vous voulez me saluer, faites-le après le timbre sonore. Pour toute urgence au sujet de vos coachings vocaux, composez le 911, respirez de façon naturelle et surveillez votre posture. » n


(c) La Scena Musicale 2002